En repli, toujours plombé par un bond des stocks américains
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 111,55 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, cédant 1 cent par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance lâchait 1,61 dollar à 96,00 dollars.
"Le rapport publié mercredi par le Département américain de l'Energie (DoE) était assez déprimant, et continue de donner un prétexte aux investisseurs pour vendre", maintenant une forte pression sur les cours du baril jeudi, observait Peter Beutel, analyste de la société Cameron Hanover.
Le DoE a fait état d'une hausse de 4,2 millions de barils des stocks de brut américains sur la semaine achevée le 27 janvier - une annonce qui a pesé davantage sur le WTI new-yorkais que sur le Brent londonien, creusant nettement l'écart entre les deux prix de référence.
Selon le cabinet viennois JBC Energy, cet écart a été accentué par un bond de 1,5 million de barils des stocks de brut à Cushing, principal terminal pétrolier du pays, dans l'Oklahoma (sud) -- le WTI reflétant en effet l'offre de brut texan, entreposée principalement à Cushing.
Par ailleurs, "la demande américaine d'essence est extrêmement basse. La hausse des stocks d'essence américains (+3 millions de barils la semaine dernière) suggère une destruction de la demande plus importante que lors de la crise de 2008", constatait Olivier Jakob, de la société suisse Petromatrix.
Ces chiffres renforçaient les inquiétudes des investisseurs sur la vigueur de la demande énergétique des Etats-Unis, premier pays consommateur de brut, face à un environnement économique morose et à un hiver plus clément qu'à l'habitude dans l'hémisphère nord.
"Il y a eu quelques indicateurs économiques positifs, mais pas assez encourageants pour rassurer ceux qui redoutent un retour en récession" en Europe, alors que la Grèce est toujours menacée de défaut de paiement, soulignait M. Beutel.
Ainsi, les nouvelles inscriptions au chômage sont reparties à la baisse aux Etats-Unis la semaine dernière, selon des chiffres parus jeudi, mais ce chiffre était assombri par l'annonce mercredi d'un net ralentissement des embauches des entreprises privées américaines en janvier.
Ces statistiques mitigées alimentaient la nervosité du marché avant le très attendu rapport mensuel sur l'emploi et le chômage vendredi.
Sur le front de l'offre, le craintes sur le dossier iranien semblaient s'apaiser quelque peu, faute de déclarations nouvelles de la part de Téhéran, qui n'a encore montré aucune intention de concrétiser ses menaces d'une perturbation de sa production, face à l'embargo pétrolier décidé par l'Union européenne (UE).
Les analystes notaient par ailleurs que, parallèlement au ralentissement de la demande des grands pays consommateurs, le marché restait largement approvisionné.
La production de brut exportée par mer par les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devrait d'ailleurs augmenter de 260'000 barils/jour entre mi-janvier et mi-février, du fait notamment d'un retour à la quasi normale de la production libyenne, selon des prévisions publiées jeudi par le cabinet Oil Movements, qui se fonde sur le niveau d'activité dans les ports.
ds
(AWP / 02.02.2012 18h36)