Le brut hésite après les stocks américains et des indicateurs mitigés
Vers 11H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 111,87 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 31 cents par rapport à la clôture de mercredi.
En revanche, dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 69 cents à 96,92 dollars.
"Le moral des investisseurs a été plombé par le rapport du Département américain de l'Energie (DoE)", qui a fait état mercredi d'une hausse de 4,2 millions de barils des stocks de brut aux Etats-Unis sur la semaine achevée le 27 janvier, soulignaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
Dans la foulée, l'écart entre le WTI new-yorkais et le Brent échangé à Londres, les deux prix de référence sur les marchés pétroliers, s'est de nouveau creusé, atteignant 14 dollars, la plus grosse différence enregistrée depuis novembre.
Selon JBC Energy, cet écart a été accentué par un bond de 1,5 million de barils des stocks de brut à Cushing, principal terminal pétrolier des Etats-Unis, situé dans l'Oklahoma (sud), qui a renforcé la pression sur le WTI. Celui-ci reflète en effet l'offre de brut texan - entreposée principalement à Cushing.
Par ailleurs, "la demande américaine d'essence est extrêmement basse (...) la hausse des stocks d'essence américains (+3 millions de barils la semaine dernière) suggère une destruction de la demande plus importante que lors de la crise de 2008", indiquait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
Des indicateurs mitigés publiés mercredi n'étaient pas de nature à rassurer les investisseurs: si l'activité manufacturière aux Etats-Unis s'est accélérée en janvier, les embauches des entreprises privées américaines ont en revanche nettement ralenti, de mauvais augure avant le très attendu rapport mensuel sur l'emploi et le chômage dont la diffusion est prévue vendredi.
Par ailleurs, les opérateurs restaient attentifs à la situation en Grèce, toujours en négociation avec ses créanciers privés pour trouver un accord sur la réduction de la dette du pays, un accord crucial pour éviter un défaut de paiement.
Le Brent restait cependant toujours soutenu par les inquiétudes persistantes sur l'offre, alors que les tensions restent vives entre les pays occidentaux et l'Iran, où des parlementaires étudient la possibilité de suspendre immédiatement les exportations de brut à l'Europe, en réponse à la décision d'un embargo progressif de l'Union européenne (UE) sur le brut iranien.
Les investisseurs tournaient également leur attention vers le Soudan du sud, qui a suspendu cette semaine sa production de brut (350.000 barils par jour) en raison d'un différend avec le Soudan, qu'il accuse de prélever une partie du pétrole sud-soudanais en transit sur son territoire.
La Chine et le Japon, respectivement deuxième et troisième pays consommateurs de brut, "sont particulièrement vulnérables à une perturbation prolongée de la production au Soudan du sud car le pays couvre 5% des importations chinoise de brut", rappelait Soozhana Choi, analyste de Deutsche Bank.
sm
(AWP / 02.02.2012 13h00)