Le brut en recul à New York, plombé par des indicateurs décevants
(reprise de la veille)
New York - Les prix du pétrole ont terminé en recul mardi à New York dans le sillage de Wall Street, reperdant le terrain gagné en début de séance après la publication d'indicateurs économiques américains décevants.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars a cédé 30 cents par rapport à la clôture de lundi, à 98,48 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a terminé ses échanges à 110,98 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 23 cents par rapport à la clôture de lundi.
En hausse à l'ouverture de la séance, les cours de l'or noir ont reperdu du terrain en cours d'échanges, plombés par le durcissement du dollar face à un euro sous pression et des indicateurs décevants aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut.
"Ce qui a brisé l'élan" du marché, c'est la publication de l'indicateur de "baisse de confiance des ménages plus tôt dans la journée", a estimé Phil Flynn, de PFG Best.
"Cela a fait tourner l'humeur haussière des marchés et fait chuter le cours des actions, et il y a des inquiétudes que la demande baisse" à son tour, a-t-il souligné.
La confiance des consommateurs américains a contre toute attente reculé en janvier, selon l'indice de l'institut Conference Board, qui s'est établi à 61,1 au lieu des 67,0 attendus, les ménages sondés ayant fait part de manière inattendue d'une dégradation du marché de l'emploi sur le mois.
L'activité économique dans la région de Chicago (nord) s'est également avérée inférieure aux attentes en janvier.
En outre, une enquête de Standard and Poor's a fait état d'une baisse des prix de l'immobilier aux Etats-Unis en novembre, pour le cinquième mois consécutif.
Face à ces statistiques de mauvais augure avant le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis attendu vendredi, le soudain renforcement du dollar, valeur refuge, rendait d'autant moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Les nouvelles économiques décevantes aux Etats-Unis ont fait oublier (les inquiétudes pesant sur) l'approvisionnement", a ajouté M. Flynn.
En effet, le ton est monté ces derniers jours entre le Soudan et son ancienne région le Soudan du Sud, des violences opposant différents groupes rebelles dans des Etats producteurs de pétrole.
Le Soudan du sud a annoncé dimanche suspendre son offre du brut en raison d'un différend avec Khartoum.
"Ceci étant dit, les cours ne sont pas si bas", a nuancé le courtier.
Selon lui, l'une des raisons de parier sur une hausse du brut à plus long terme est "le dossier iranien qui n'en finit plus de rebondir et d'inquiéter".
Ainsi, si les parlementaires iraniens ont reporté un débat, prévu initialement dimanche, sur une possible interruption immédiate des exportations de pétrole du pays à l'Union européenne (UE), une proposition de loi en ce sens pourrait être élaborée dans les prochains jours.
L'UE avait décidé la semaine dernière un embargo sur le brut iranien, mais seulement de façon graduelle d'ici à juillet pour laisser le temps à ses membres de trouver des sources d'approvisionnement alternatives.
rp
(AWP / 01.02.2012 06h21)