Brut monte, aidé par l'entrain des Bourses et des indicateurs au Japon
Vers 11H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 112,34 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,59 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,55 dollar à 100,33 dollars.
"Les prix se sont ressaisis mardi dans les échanges asiatiques après de bons indicateurs au Japon, montrant une progression plus vigoureuse qu'attendu de la production industrielle en décembre", soulignait Peter Bassett, analyste de Westhouse Securities.
La production industrielle nippone a rebondi de 4,0% en décembre par rapport à novembre, tandis que la consommation des ménages du pays augmentait ce même mois de 0,5% sur un an pour la première fois mars 2011, des chiffres de nature à rassurer sur la reprise économique du troisième pays consommateur de brut.
Les cours du baril profitaient par ailleurs d'une solide progression des places boursières européennes et du léger rebond de l'euro face au dollar, le fléchissement du billet vert rendant plus attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
"L'Europe attire l'attention des investisseurs, alors que les négociations de la Grèce avec ses créanciers privés (sur la diminution de la dette du pays, ndlr) n'ont toujours pas abouti", et le sommet européen a échoué à rassurer vraiment les marchés, tempérait cependant Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Les dirigeants européens ont adopté lundi soir un nouveau pacte de discipline budgétaire, mais la Grèce reste menacée d'un défaut de paiement en cas d'absence de compromis avec ses créanciers privés.
Cependant, "les craintes de perturbations des approvisionnements de brut à l'Europe, tout comme les tensions géopolitiques, continuent de soutenir les prix du pétrole", expliquait M. Kryuchenkov.
Ainsi, si les parlementaires iraniens ont reporté un débat, prévu initialement dimanche, sur une possible interruption immédiate des exportation de pétrole du pays à l'Union européenne (UE), une proposition de loi dans ce sens pourrait être élaborée dans les prochains jours.
L'UE avait décidé la semaine dernière un embargo sur le brut iranien, mais seulement de façon graduelle d'ici à juillet pour laisser le temps à ses membres de trouver des sources d'approvisionnements alternatives.
"Les Iraniens sont maîtres du jeu pour le moment, et plusieurs facteurs pourraient conduire à une escalade de la crise, comme la proposition répétée de l'Arabie saoudite de remplacer sur les marchés le manque de brut iranien", qui sera perçue comme "extrêmement provocatrice" par Téhéran, indiquait David Hufton, analyste du courtier PVM.
De plus, toujours sur le front de l'offre, "l'interruption de la production de 350.000 barils par jour du Soudan du sud devrait contribuer à tirer les prix vers le haut", poursuivait M. Hufton.
Le Soudan du sud a annoncé dimanche suspendre son offre du brut en raison d'un différend avec le Soudan, qu'il soupçonne de prélever une partie du pétrole en transit en territoire soudanais.
sm
(AWP / 31.01.2012 13h01)