Le brut se replie, le marché est rassuré par l'Iran mais guette la Grèce
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 110,99 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 47 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait de 40 cents à 99,16 dollars.
"Les opérateurs se montrent un peu attentistes avant les résultats d'un sommet européen crucial", même s'"il est probable que (les dirigeants européens) ne parviennent toujours pas à apporter une résolution durable à la crise de la dette", soulignait Peter Beutel, analyste de la société Cameron Hanover.
Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, réunis à Bruxelles doivent notamment adopter un nouveau traité visant à durcir leur discipline budgétaire commune et prévoyant l'instauration généralisée d'une "règle d'or" sur le retour à l'équilibre.
Mais la question de la Grèce, toujours menacée d'un défaut de paiement, continue d'entretenir l'inquiétude des marchés, alors qu'Athènes n'a toujours pas trouvé un accord avec ses créanciers privés sur une réduction de la dette du pays, laissant redouter une aggravation de la crise de la zone euro, rappelait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
En outre, le renchérissement sensible du dollar face à un euro sous pression rendait moins attractifs les achats de pétrole, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises, ce qui contribuait également à tirer les prix du baril vers le bas.
Par ailleurs, "les investisseurs continuent bien entendu de surveiller l'Iran, même si les dangers pour l'offre mondiale de brut ne semblent plus être nécessairement immédiats", ce qui contribue à relâcher la pression sur le marché, ajoutait M. Beutel.
Le Parlement iranien a ainsi reporté un débat, initialement prévu dimanche, sur une éventuelle interdiction immédiate de la vente de pétrole à l'Europe, même si une proposition de loi sur le sujet pourrait être néanmoins élaborée dans les prochains jours avant.
"Ce report réduit le danger d'une restriction immédiate de l'offre de brut (pour les pays européens), et accorde un répit aux prix du baril. Etant donné la dépendance de l'Iran aux revenus du pétrole, il est peu probable que le pays adopte une telle mesure" commentaient les analystes de Commerzbank.
L'embargo décidé par l'UE doit être mis en place progressivement d'ici à juillet pour laisser le temps à ses membres de trouver des sources d'approvisionnements alternatives.
"Si Téhéran suspendait ses exportations de brut vers les Etats européens avant qu'ils n'aient le temps de s'adapter, ce serait un coup dur pour l'Italie, l'Espagne et la Grèce, qui sont les plus gros importateurs européens de brut iranien et en même temps ceux dont l'économie est vacillante", avertissaient toutefois les experts du cabinet viennois JBC Energy.
Sur le front de l'offre, les opérateurs surveillaient également la situation au Sud-Soudan, qui a affirmé dimanche avoir presque entièrement suspendu sa production de pétrole (environ 350.000 barils par jour) en raison d'un différend avec le Soudan, qu'il soupçonne de prélever une partie de ce pétrole lors du transit sur son territoire.
rp
(AWP / 30.01.2012 18h31)