Le brut accentue sa progression, toujours soutenu par le dossier iranien
Vers 17H10 GMT (18H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 111,50 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 71 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 24 cents à 99,94 dollars.
"Les prix du pétrole ont perdu du terrain en début d'échanges américains, après les chiffres de la croissance des Etats-Unis au quatrième trimestre 2011, qui se sont avérés moins bons qu'attendu", soulignait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
Par rapport au trimestre précédent, le produit intérieur brut américain a progressé de 2,8% d'octobre à décembre, a indiqué vendredi le département du Commerce, un chiffre qui témoigne d'une nette accélération mais reste bien inférieur aux attentes des analystes, qui tablaient en moyenne sur 3,2%.
"Mais les prix du baril se sont repris et devraient enregistrer cette semaine leur première hausse hebdomadaire depuis début janvier, dopés par les menaces iraniennes sur ses exportations pétrolières vers l'Europe", poursuivait M. Hewson.
Les parlementaires iraniens doivent examiner ce week-end un projet de loi visant à interdire immédiatement l'exportation de pétrole vers l'Europe, en réponse à l'embargo décidé lundi par l'Union européenne (UE) contre Téhéran.
Or, cet embargo de l'UE ne doit être mis en place que progressivement, d'ici au 1er juillet, afin de laisser aux pays européens les plus dépendants au brut iranien (Grèce, Espagne, Italie) le temps nécessaire pour s'assurer des approvisionnements alternatifs
"Si Téhéran décide lui-même de suspendre immédiatement ses exportations vers l'Europe, cela créera une dynamique propre à soutenir les cours du brut" à court terme, soulignait Amrita Sen, analyste de Barclays Capital.
A moyen terme, "le rééquilibrage des flux pétroliers (iraniens) semble très délicat, et il n'est pas sûr que tout le brut (habituellement exporté vers l'UE) puisse trouver facilement des destinations alternatives", observait-elle, estimant que les menaces sur l'offre allaient continuer à doper les prix.
Cependant, les déclarations du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui s'est dit prêt jeudi à des négociations avec les grandes puissances sur son programme nucléaire de Téhéran, tempéraient quelque peu les appréhensions du marché.
L'accélération plus forte qu'attendu de la production libyenne de brut atténuait également les inquiétudes sur les tensions sur l'offre.
La production de pétrole en Libye atteint désormais 1,3 million de barils par jour, a annoncé jeudi la Compagnie nationale de pétrole (NOC), contre 600.000 barils en novembre - retrouvant "à un rythme plus rapide qu'anticipé" ses niveaux d'avant la guerre civile qui a ébranlé le pays en 2011, selon les experts de Commerzbank.
fah
(AWP / 27.01.2012 18h40)