Le brut progresse, le marché guette l'Iran et la croissance américaine
Vers 11H30 GMT (12H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 111,35 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 56 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 49 cents à 100,19 dollars.
Les prix du baril restaient soutenus par le dossier iranien, alors que les parlementaires du pays doivent examiner ce week-end un projet de loi visant à interdire immédiatement l'exportation de pétrole vers l'Europe, en réponse à l'embargo décidé lundi par l'Union européenne (UE) contre Téhéran, relevaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
Or, cet embargo de l'UE ne doit être mis en place que progressivement, d'ici au 1er juillet, afin de laisser les pays européens les plus dépendants au brut iranien (Grèce, Espagne, Italie) le temps nécessaire pour s'assurer des approvisionnements alternatifs
"Si Téhéran décide lui-même de suspendre immédiatement ses exportations vers l'Europe, cela créera une dynamique propre à soutenir les cours du brut" à court terme, soulignait Amrita Sen, analyste de Barclays Capital.
A moyen terme, "le rééquilibrage des flux pétroliers (iraniens) semble très délicat, et il n'est pas sûr que tout le brut (habituellement exporté vers l'UE) puisse trouver facilement des destinations alternatives", observait-elle, estimant que les menaces sur l'offre allaient continuer à doper les prix.
Cependant, les déclarations du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui s'est dit prêt jeudi à des négociations avec les grandes puissances sur le programme nucléaire de l'Iran, tempéraient quelque peu les appréhensions du marché, tout comme l'annonce d'une progression plus forte qu'attendu de la production de brut libyenne.
La production de pétrole en Libye atteint désormais 1,3 million de barils par jour, a annoncé jeudi la Compagnie nationale de pétrole (NOC), contre 600'000 barils en novembre, retrouvant "à un rythme plus rapide qu'anticipé" ses niveaux d'avant la guerre civile qui a ébranlé le pays en 2011, selon les experts de Commerzbank.
Les investisseurs tourneront par ailleurs leurs regards vers les Etats-Unis, où seront publiés vendredi les chiffres de la croissance du Produit intérieur brut (PIB). Les analystes tablent sur une croissance de 3% sur la période octobre-décembre 2011, soit la plus forte progression trimestrielle depuis 18 mois.
Un tel chiffre serait de nature à rassurer les opérateurs sur les perspectives de la demande énergétique aux Etats-Unis, premier consommateur de brut au monde, après les assurances données mercredi par la banque centrale américaine (Fed) qu'elle maintiendrait une politique monétaire "hautement accommodante" pour soutenir l'économie du pays.
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(AWP / 27.01.2012 13h05)