Le brut grimpe, dopé par la Fed et les tensions persistantes sur l'Iran
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 110,84 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,03 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance grimpait de 1,29 dollar à 100,59 dollars.
"Les prix du brut sont poussés par la perspective qu'un assouplissement de la politique monétaire de la Fed stimulera la croissance des Etats-Unis, et donc la demande énergétique" du premier pays consommateur de brut dans le monde, a souligné Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
La Fed a promis mercredi soir de conserver une ligne "hautement accommodante" à l'avenir, passant par le maintien d'un taux directeur "exceptionnellement bas" jusque "fin 2014 au moins", tout en laissant la porte ouverte à de nouvelles injections de liquidités dans l'économie.
Face à ces perspectives de politique monétaire, "la pression s'est accrue sur la monnaie américaine, le dollar a fléchi face aux autres grandes devises et ce repli a donné un coup de fouet supplémentaires aux prix du baril", ajoutait Jack Pollard, du courtier Sucden.
La dépréciation du billet vert, notamment face à l'euro, rend plus attractifs les achats de matières premières libellées en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Sur le front de l'offre, les tensions s'avivaient de nouveau dans le dossier iranien, le Parlement iranien devant examiner prochainement un projet de loi visant à interdire immédiatement l'exportation de pétrole vers l'Europe, en réponse à l'embargo décidé lundi par l'Union européenne (UE) contre Téhéran.
Or, cet embargo ne doit être mis en place que progressivement, d'ici au 1er juillet, afin de laisser les pays européens les plus dépendants au brut iranien (Grèce, Espagne, Italie) le temps nécessaire pour s'assurer des approvisionnements alternatifs.
La menace d'une interruption brutale des exportations pétrolières iraniennes "renforce les risques d'un rétrécissement de l'offre" à court terme, et "estompe de nouveau les inquiétudes persistantes sur l'économie" en Europe comme aux Etats-Unis, commentaient les analystes de Commerzbank.
Cependant, cette décision "pourrait rendre plus facile pour l'Agence internationale de l'Energie (AIE) de mettre sur le marché une partie de ses stocks stratégique si nécessaire", tempérait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
En effet, "ses statuts l'autorisent à le faire si une interruption des approvisionnements de brut est décidé par un pays producteur contre ses membres", soulignait-il. L'AIE représente les intérêts des pays de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).
"Le plus gros risque en ce moment pour les marchés pétroliers reste cependant la situation de la Grèce", avertissait Jack Pollard.
Le gouvernement grec peine à trouver un accord avec ses créanciers privés sur l'allègement de la dette du pays, crucial pour éviter un défaut de paiement dans les prochaines mois.
rp
(AWP / 26.01.2012 18h17)