Le brut en hausse à Londres après l'embargo européen contre l'Iran
Vers 09H50 GMT (10H50 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 110,29 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en progression de 43 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges européens sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance se maintenait en revanche autour de l'équilibre, cédant 1 cent à 98,32 dollars.
Les pays de l'Union européenne se sont mis d'accord lundi matin pour imposer un embargo pétrolier graduel contre l'Iran ainsi que pour sanctionner sa banque centrale afin d'assécher le financement de son programme nucléaire, ont indiqué à l'AFP des sources diplomatiques.
Cet accord, déjà largement anticipé par les marchés, doit être formellement entériné à l'occasion d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères qui a débuté dans la matinée.
"Jusqu'à récemment, la perspective d'un embargo européen tirait plutôt les prix vers le haut" mais les investisseurs devraient se montrer attentistes et guetter la réaction de Téhéran, notait Peter Beutel, analyste de la société américaine Cameron Hanover.
"L'Iran pourrait prendre des mesures de rétorsion, ce qui ferait bondir les cours du baril", en particulier en cas de perturbations dans le détroit d'Ormuz, soulignait M. Beutel. Par cette voie stratégique, contrôlée par l'Iran, transitent 35% du trafic pétrolier maritime mondial.
"Mais l'Iran peut aussi décider d'ignorer cette annonce, et dire comme à son habitude qu'il est assez robuste pour résister à un tel embargo, ou bien il peut décider de revenir à la table des négociations, ce qui ferait baisser la pression sur les prix", ajoutait l'analyste.
L'Iran vend un peu moins de 20% de son pétrole aux pays de l'Union européenne, l'essentiel de ses exportations de brut étant réalisées en Asie, à direction de la Chine (22% de ses ventes), du Japon (14%) et de l'Inde, selon les chiffres de l'Administration américaine sur l'information énergétique (EIA) pour le premier semestre 2011.
Pour leur part, les pays de l'UE ont importé environ 600.000 barils par jour de brut iranien entre janvier et septembre 2011, selon les derniers chiffres de l'Agence internationale de l'Energie (AIE).
La Grèce (103'000 barils par jour), l'Italie (185'000 barils) et l'Espagne (161'000 barils) sont les principaux pays concernés.
Selon les sources diplomatiques interrogées par l'AFP, il est prévu que d'autres pays producteurs, dans le Golfe notamment, prennent le relais de l'Iran pour maintenir l'approvisionnement des pays européens dépendants.
fah
(AWP / 23.01.2012 11h26)