L'UE impose un embargo contre l'Iran (diplomate) (dév.)
"Un accord de principe pour un embargo pétrolier contre l'Iran a été trouvé" lors d'une réunion des ambassadeurs des pays de l'UE à Bruxelles, selon une des sources. Il doit être formellement entériné à l'occasion d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères qui a débuté dans la matinée.
Le compromis trouvé prévoit une interdiction immédiate de tout nouveau contrat dans le secteur pétrolier avec l'Iran pour les pays européens. Une phase de transition est prévue pour l'annulation des contrats existants qui n'interviendra que le 1er juillet.
Des discussions intenses se sont déroulées entre Européens sur ce point jusqu'au dernier moment, en raison des réticences de la Grèce, très dépendante des approvisionnements iraniens. Athènes militait à l'origine pour obtenir un délai d'un an avant de couper les ponts.
Il est prévu que d'autres pays producteurs, dans le Golfe notamment, prennent le relais de l'Iran pour maintenir l'approvisionnement des pays européens dépendants.
L'Iran vend environ 20% de son pétrole aux pays de l'Union européenne. L'essentiel de ses ventes est réalisé en Asie. Les Européens et les Etats-Unis s'efforcent en parallèle de convaincre les pays asiatiques, comme l'Inde, de réduire leurs importations d'hydrocarbures iraniens.
L'objectif poursuivi par l'UE est d'intensifier la pression sur l'Iran afin qu'il accepte de revoir son programme nucléaire controversé, visant, de l'avis des Occidentaux, à doter le pays de la bombe atomique alors que Téhéran assure n'avoir que des visées civiles.
"Nous allons finaliser des sanctions qui se concentrent sur la banque centrale et les exportations pétrolières" de l'Iran, afin "de faire en sorte que l'Iran prenne au sérieux notre offre de revenir à la table des négociations" sur son programme nucléaire, a dit lundi matin à son arrivée à Bruxelles la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.
Les sanctions concernant la banque centrale portent sur un gel de ses avoirs en Europe et une interdiction partielle de transactions avec l'institut monétaire.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a parlé pour sa part d'"un paquet de sanctions sans précédent" contre Téhéran. "L'Iran continue à défier les résolutions du conseil de sécurité de l'ONU", s'est-il justifié, en qualifiant de "pas plausibles" les explications données par Téhéran pour ses programmes d'enrichissement d'uranium, purement civils selon l'Iran.
Il s'agit pour l'Europe d'exercer "une pression pacifique afin d'engager des négociations significatives" avec l'Iran, a-t-il dit.
Israël s'est félicité des sanctions de l'Union européenne. "Le durcissement de ces sanctions et le ton adopté par les Européens sont importants, car cela fait comprendre aux Iraniens qu'il n'est pas acceptable qu'ils poursuivent leur programme nucléaire", a affirmé à la radio militaire le ministre chargé des services de renseignements Dan Meridor.
"L'Iran doit comprendre qu'il y a une détermination à l'empêcher de parvenir au nucléaire militaire", a ajouté le ministre.
L'UE a déjà dans le passé décidé notamment un gel d'avoirs concernant 433 sociétés iraniennes et 113 personnes, des restrictions d'exportation de nombreux produits sensibles ou encore l'interdiction des investissements dans le secteur des hydrocarbures.
mm
(AWP / 23.01.2012 10h30)