Le recul s'accentue, la zone euro éclipse le dossier iranien
Vers 17H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 109,70 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,85 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février, dont c'est le dernier jours de cotation, perdait 1,86 dollar à 98,53 dollars.
"Les échanges restent nerveux, les inquiétudes sur la demande refont surface et tirent les prix vers le bas, on a très peu d'opérateurs prêts à s'engager (à l'achat) sur les marchés pétroliers pour la fin de semaine", d'autant que "le contrat du WTI février expire ce vendredi", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
"Ces derniers jours, les prix sont tiraillés entre des tensions géopolitiques toujours élevées et la crainte que le tourbillon de la crise de la dette ne se propage à travers l'Europe", ajoutaient les analystes de Barclays Capital.
Les craintes sur la zone euro semblaient cependant reprendre le dessus vendredi sur les tensions sur l'offre, les investisseurs s'inquiétant particulièrement de la situation de la Grèce, toujours suspendue à la conclusion d'un accord de désendettement avec ses créanciers privés, faute duquel elle pourrait se trouver en défaut de paiement dans les semaines à venir.
Le renforcement du dollar face à un euro sous pression rendait de surcroît encore moins attractifs les achats d'or noir, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les investisseurs continuaient par ailleurs de digérer les chiffres très mitigés du rapport du Département américain de l'Energie (DoE) publié jeudi, faisant état d'une forte hausse des stocks d'essence aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 13 janvier, à contre-courant des réserves de brut.
Dans son ensemble, le rapport "témoignait d'une demande toujours décevante" aux Etats-Unis, observait M. Kryuchenkov.
Sur le front de l'offre, "les opérateurs attendent désormais le sommet européen de lundi, où doivent être décidées les conditions d'un embargo (de l'Union européenne, UE) sur le brut iranien", soulignait pour sa part Peter Beutel, du cabinet américain Cameron Hanover.
"Ce n'est pas tant le vote final de l'embargo qui intéressera le marché que de voir comment l'Iran réagira et quelles mesures de rétorsion il prendra", ajoutait-il. Téhéran a notamment menacé de fermer le détroit d'Ormuz, par lequel transitent 35% du trafic pétrolier maritime mondial.
Les investisseurs s'interrogeaient cependant quant à un possible désaccord parmi les Européens sur cet embargo, alors que la Grèce a indiqué jeudi refuser en l'état une proposition fixant l'entrée en vigueur de cette mesure en juillet, préférant un délai d'une année.
"Et si de nouvelles négociations interviennent dans les prochains mois entre l'Iran et les Occidentaux, l'UE pourra se réserver la possibilité d'annuler finalement l'embargo", notait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
ds
(AWP / 20.01.2012 18h41)