Le brut se replie dans un marché prudent, sous 100 dollars à New York
Vers 17H20 GMT (18H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, dont c'est le second jour comme contrat de référence, s'échangeait à 110,62 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 91 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février cédait 43 cents à 100,28 dollars.
Il est tombé vers à 99,84 dollars vers 16H46 GMT, alors qu'il évoluait depuis le début des échanges asiatiques au-dessus du seuil des 100 dollars.
Les prix du barils effaçaient les gains engrangés dans les échanges asiatiques et en début d'échanges européens, dans un marché volatil, pâtissant des inquiétudes persistantes sur la zone euro et de la perspective d'un report de l'embargo complet de l'Union européenne (UE) sur le brut iranien.
Le Brent, qui avait déjà peiné à grimper lundi, était particulièrement affecté par la crainte d'une aggravation de la crise des dettes européennes, mise en exergue par l'abaissement des notes souveraines de neuf pays (dont la France qui a perdu son triple A) par l'agence de notation Standard and Poor's, vendredi. Les opérateurs redoutent en particulier "un défaut de paiement de la Grèce au printemps", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
De plus, le Brent était sous pression en raison de l'accroissement progressif de la production en Libye (principalement destinée au marché européen), de la fermeture de raffineries en Europe (qui amoindrit d'autant les besoins de pétrole brut), expliquait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Enfin, la perspective d'un éventuel report de 6 mois d'un embargo complet de l'Union européenne sur le brut iranien, qui impliquerait une mise en place progressive et donc moins brutale pour le marché du pétrole, tirait également les prix vers le bas, notait M. Hufton.
Un sommet européen doit décider le 23 janvier des modalités de cet embargo. De son côté, le ministre irakien du Pétrole, Abdel Karim al-Luaybi, a annoncé qu'il se rendrait jeudi en Iran pour tenter d'apaiser les tensions entre Téhéran et les pays occidentaux.
Autre facteur de nature à freiner l'enthousiasme des investisseurs: l'Agence internationale de l'Energie (AIE) a revu mercredi en nette baisse, pour le cinquième mois consécutif, sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2012 en raison de la crise économique qui sévit notamment en Europe.
Selon son rapport mensuel, la consommation de brut s'établirait à 90 millions de barils par jour (mbj) cette année, soit 0,2 mbj de moins que prévu le mois dernier, ce qui représentera une progression de 1,2% par rapport à 2011.
mm
(AWP / 18.01.2012 19h01)