Le brut rebondit dans un marché tiraillé entre l'Iran et la zone euro
Vers 17H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s'échangeait à 111,14 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 70 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 96 cents à 99,66 dollars.
Les échanges faisaient preuve d'une grande volatilité, alimentée par la fermeture du marché new-yorkais, en raison d'un jour férié aux Etats-Unis.
"Le marché reste extrêmement nerveux, toujours tiraillé entre les inquiétudes macroéconomiques et les craintes sur l'offre mondiale de brut", entretenues par la question iranienne, soulignait de son côté Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
L'Iran a pressé dimanche les monarchies du Golfe de ne pas compenser le manque de brut résultant de nouvelles sanctions occidentales éventuelles liées au programme nucléaire de Téhéran, ajoutant que leurs pays seraient dans le cas contraire "responsables des incidents qui se produiront".
Téhéran menace notamment de fermer le détroit d'Ormuz, voie stratégique par laquelle transite 35% du trafic pétrolier maritime mondial.
L'avertissement iranien n'a cependant par empêché le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, d'assurer vendredi que son pays pouvait rapidement compenser une baisse des importations iraniennes de brut en cas d'embargo.
Dans ce contexte, "la guerre des mots entre les Occidentaux et l'Iran devrait continuer de maintenir une prime de risque sur les prix du pétrole", estimaient les analystes de Commerzbank.
Au Nigeria, en revanche, les tensions des derniers jours semblaient quelque peu s'apaiser, les syndicats annonçant lundi la "suspension" sine die de la grève générale entamée la semaine contre la hausse du prix des carburants, après la décision du président Goodluck Jonathan de les abaisser.
Si "les tensions sur l'offre ne devraient pas s'apaiser tant que la situation sur l'Iran persistera", d'un autre côté, la demande mondiale devrait rester en berne au vu des difficultés persistantes pour résoudre la crise des dettes en zone euro qui handicape la croissance des pays développés, ajoutait M. Kryuchenkov.
"A court terme, les prix du baril pourraient se retrouver sous pression, notamment face à l'aggravation" de cette crise et "aux dégradations" vendredi des notes souveraines de neuf Etats de la zone euro par l'agence Standard and Poor's, abondait Amrita Sen, analyste de Barclays Capital.
Les opérateurs pouvaient cependant être quelque peu rassérénés lundi par des estimations de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui a revu en très légère hausse sa prévision de demande mondiale de brut pour 2012, tout en rappelant les incertitudes liées à la crise européenne.
fah
(AWP / 16.01.2012 18h47)