Le brut rebondit, tiré vers le haut par le Nigeria et l'Iran
Vers 11h15 GMT (12h15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s'échangeait à 111,06 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 62 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 65 cents à 99,35 dollars.
Les cours du baril avaient battu en retraite vendredi, affectés notamment par la perspective d'un report par l'Union européenne (UE) de son embargo total sur le brut iranien, et par l'abaissement par l'agence de notation financière Standard & Poor's des notes souveraines de neuf pays de la zone euro, dont la France.
"Mais les inquiétudes sur une perturbation des approvisionnements de brut du Nigeria et de l'Iran, ont repris le dessus lundi, et cela contribue à tirer les prix du pétrole vers le haut", observait Peter Bassett, analyste de Westhouse Securities.
L'Iran a lancé dimanche un avertissement aux monarchies du Golfe, les pressant de ne pas compenser le manque de brut résultant de nouvelles sanctions occidentales éventuelles liées au programme nucléaire de Téhéran, ajoutant que leurs pays seraient dans le cas contraire "responsables des incidents qui se produiront".
Téhéran menace notamment de fermer le détroit d'Ormuz, voie stratégique par laquelle transite 35% du trafic pétrolier maritime mondial.
"L'avertissement de l'Iran vise sans aucun doute l'Arabie saoudite (premier exportateur mondial d'or noir), le seul pays possédant des capacités excédentaires de production significatives" pour compenser une baisse des importations iraniennes de brut en cas d'embargo, expliquaient les analystes de Commerzbank.
Dans ce contexte, "la guerre des mots entre les Occidentaux et l'Iran devrait continuer de maintenir une prime de risque sur les prix du pétrole", ajoutaient-ils.
Par ailleurs, le président nigérian Goodluck Jonathan a annoncé lundi une baisse du prix de l'essence pour tenter de stopper une grève générale entrant dans sa deuxième semaine, tandis que des soldats tentaient de disperser des manifestants réunis à Lagos.
Le principal syndicat du secteur pétrolier, PENGASSAN, n'a pas, pour le moment, mis à exécution sa menace de fermer les puits du pays premier producteur africain de brut, attendant de voir comment la situation évolue dans le pays. Mais le fait que cette menace reste en suspens contribuait à exacerber la nervosité des investisseurs.
Ainsi, "le marché reste extrêmement nerveux, toujours tiraillé entre les inquiétudes macroéconomiques et les craintes sur l'offre mondiale de brut", relevait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
"Les tensions sur l'offre ne devraient pas s'apaiser tant que la situation sur l'Iran persistera" mais d'un autre côté, la demande mondiale devrait rester en berne, car "le marché n'est pas convaincu qu'une résolution de la crise des dettes en zone euro puisse ne s'accompagner que d'un impact minime sur les marchés financiers mondiaux", expliquait-il.
cha
(AWP / 16.01.2012 12h56)