Le brut cède du terrain dans le sillage de l'euro et des marchés
Vers 17h25 GMT (18h25 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s'échangeait à 112,31 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 31 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 60 cents à 101,21 dollars.
Les prix du pétrole ne profitaient pas du très attendu rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis, qui a fait état vendredi d'un taux de chômage officiel en recul de 0,2 point en décembre par rapport à novembre, plus qu'attendu par les analystes, ainsi que d'une accélération des embauches (+200'000 emplois).
"Ces chiffres justifient un certain optimisme pour l'économie américaine en 2012, mais cela n'estompe pas pour autant les inquiétudes croissantes sur la crise des dettes souveraines en Europe (...) et le ralentissement de la croissance chinoise", observait Jason Schenker, analyste de Prestige Economics.
De fait, après avoir ouvert en légère hausse sur le marché new-yorkais, les cours du pétrole ont finalement battu en retraite, à l'unisson des places boursières européennes, alors que continuent de peser les craintes sur la zone euro et sur la solidité du système bancaire européen.
Les craintes sur la robustesse de la demande énergétique des Etats-Unis (premier pays consommateur de brut) avaient par ailleurs été avivées jeudi par l'annonce d'une hausse forte et inattendue de 2,2 millions de baril des réserves américaines de brut lors de la semaine achevée le 30 décembre.
Le marché pétrolier pâtissait par ailleurs toujours du fort renchérissement du dollar face à un euro sous pression: l'euro est tombé vendredi sous 1,27 dollar pour la première fois depuis septembre 2010.
Ce net renforcement du billet vert rend moins attractifs les achats de brut, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Cependant, "toute montée des tensions géopolitiques au Moyen-Orient pourrait faire remonter les prix à court terme, alors que les investisseurs surveillent avec nervosité la situation en Syrie et le projet européen d'un embargo sur le pétrole iranien", soulignait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
Irrité par les déclarations occidentales, l'Iran a annoncé vendredi s'apprêter à organiser de nouvelles manoeuvres militaires dans et autour du détroit stratégique d'Ormuz, par lequel transite entre un tiers et 40% du trafic pétrolier maritime mondial.
Au-delà d'un embargo européen, "la Chine a également indiqué qu'elle maintiendrait ses importations de pétrole iranien au très faible niveau attendu en janvier -- elle importera ce mois-ci moins de la moitié du niveau habituel", rapportait Commerzbank.
De plus, le Japon se prépare lui-aussi activement à se passer de pétrole iranien. A eux trois, Union européenne, Chine et Japon représentent plus de la moitié des exportations pétrolières de l'Iran, et devront s'approvisionner ailleurs - ce qui serait susceptible d'attiser les tensions sur l'offre mondiale et de soutenir les cours.
cha
(AWP / 06.01.2012 18h56)