Le brut tente de se reprendre, soutenu par les tensions sur l'Iran
Vers 11H15 GMT (12H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s'échangeait à 113,08 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 34 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 41 cents à 102,21 dollars.
Le marché du pétrole se reprenait quelque peu, après avoir lâché la veille plus de 1,40 dollar à New York et environ 1 dollar à Londres, sur fond d'inquiétudes sur la solidité du système bancaire européen, de net renforcement du dollar, et d'un bond inattendu des stocks de brut aux Etats-Unis.
Le département américain de l'Energie a fait état jeudi d'une hausse des réserves de brut de 2,2 millions de baril lors de la semaine achevée le 30 décembre. Par ailleurs, le renchérissement du billet vert, monté à son plus haut niveau depuis 16 mois face à un euro sous pression, rendait moins attractifs les achats de pétrole, libellés en dollars.
Cet environnement "a encouragé des prises de bénéfices, dans la foulée de la forte hausse des prix du pétrole enregistrée les jours précédents", observaient les analystes de Commerzbank.
Préoccupés par l'aggravation de la crise de la dette en zone euro et inquiets notamment des capacités de refinancement de l'Italie, les investisseurs se montraient de surcroît prudent avant la publication du très attendu rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis.
Cependant, "la crise iranienne devrait empêcher les prix d'accentuer leur recul" de la veille, tempérait-on chez Commerzbank.
L'Iran a annoncé vendredi s'apprêter à organiser de nouvelles manoeuvres militaires dans et autour du détroit stratégique d'Ormuz, par lequel transite entre un tiers et 40% du trafic pétrolier maritime mondial, alors que les pays de l'Union européenne (UE) sont parvenus à un accord de principe pour interdire à terme les importations de pétrole brut iranien en cas de non coopération de Téhéran sur son programme nucléaire.
Au-delà d'un embargo européen, "la Chine a également indiqué qu'elle maintiendrait ses importations de pétrole iranien au très faible niveau attendu en janvier -- elle importera ce mois-ci moins de la moitié du niveau habituel", rapportait Commerzbank.
De plus, le Japon se prépare lui-aussi activement à se passer de pétrole iranien. A eux trois, Union européenne, Chine et Japon représentent plus de la moitié des exportations pétrolières de l'Iran, et devront s'approvisionner ailleurs -- ce qui serait susceptible d'attiser les tensions sur l'offre mondiale et de soutenir les cours.
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(AWP / 06.01.2012 12h47)