Le brut au plus haut depuis mai à New York
(reprise de la veille)
New York - Les prix du pétrole ont fini en hausse mercredi à New York, après avoir atteint en séance leur plus haut niveau en près de huit mois sous l'effet des tensions chaque jour plus vives entre les pays occidentaux et l'Iran.
Le baril de "light sweet crude" pour livraison en février a terminé à 103,22 dollars sur le New York Mercantile Exchange, en hausse de 26 cents par rapport à la veille. Il a atteint au plus fort de la séance 103,74 dollars, niveau inédit depuis le 11 mai.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 1,57 dollar à 113,70 dollars, après un pic à 113,97 dollars, plus haut depuis le 14 novembre.
Les cours, en baisse au début de la séance new-yorkaise à la criée, se sont orientés à la hausse lorsque des sources diplomatiques ont indiqué qu'un accord de principe avait été trouvé entre les pays européens pour imposer un embargo sur l'achat de pétrole brut iranien.
Téhéran avait menacé la semaine dernière de bloquer le détroit d'Ormuz, un canal stratégique par où transite entre un tiers et 40% du trafic maritime pétrolier mondial, en cas de sanctions visant ses exportations d'or noir.
"Le marché tente de digérer" les nouvelles concernant l'Iran, a constaté Jason Schenker, de Prestige Economics.
"Je ne pense pas que l'Iran fasse quoi que ce soit" à titre de représailles, "mais même s'ils ne le font pas, les répercussions potentielles sont tellement importantes que les intervenants doivent les prendre en compte", a-t-il expliqué.
Selon l'analyste, ces informations ont compensé "une tendance du marché au repli après la forte hausse" de mardi (plus de quatre dollars le baril).
"Le risque de hausse des cours est en premier lieu géopolitique", ont estimé les analystes de Barclays Capital, relevant que "l'attention a commencé à se déplacer du monde arabe vers l'Iran".
Les prix de l'or noir sont soutenus depuis plusieurs semaines par les tensions entre les pays occidentaux et l'Iran, accusé de travailler à la mise au point de l'arme nucléaire.
Le ministre iranien de la Défense, le général Ahmad Vahidi, a une nouvelle fois mis en garde mercredi les Etats-Unis contre toute présence de leur marine dans le Golfe.
"Même si le marché est concentré sur de potentiels problèmes d'approvisionnement liés à l'Iran, il faut noter que des perturbations existent au Nigeria et en Syrie. Les risques politiques sont aussi de plus en plus forts, l'Irak et le Kazakhstan faisant leur apparition dans les titres de l'actualité", ont observé les analystes de JPMorgan.
rp
(AWP / 05.01.2012 06h21)