Le brut se cherche une direction, dans un marché sans volume avant Noël
Vers 11h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s'échangeait à 107,72 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 17 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 10 cents à 99,63 dollars.
"Pour les rares opérateurs présents dans les salles de marché, la journée va être longue... les volumes d'échanges ont plongé ces derniers jours" et le marché reste extrêmement calme à la veille d'un week-end de Noël prolongé au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, observait Olivier Jakob.
"Cette tendance devrait se poursuivre la semaine prochaine: le manque de volume et les décisions des investisseurs ajustant leurs positions avant la fin de l'année ne devrait guère faire bouger les cours, ce qui rendra difficile d'apprécier l'impact des fondamentaux du marché pétrolier", ajoutait-il.
Les prix du baril avaient été tirés vers le haut jeudi par un regain d'optimisme sur la demande énergétique des Etats-Unis (premier pays consommateur de brut de la planète) après des indicateurs encourageants.
Ainsi, la hausse du moral des ménages américains s'est accélérée en décembre, et les nouvelles inscriptions au chômage sont tombées à leur plus bas niveau depuis avril 2008 la semaine dernière.
"Ce sont des chiffres prometteurs (...) mais les perspectives de la première économie mondiale restent toujours moroses, comme est venu le rappeler jeudi la révision en baisse e la croissance américaine au troisième trimestre", tempéraient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
Les tensions géopolitiques étaient également susceptibles d'apporter un peu de soutien au marché.
"Un regain de violences en Irak après le retrait des troupes américaines montre que les dangers dans la région s'intensifient, et l'annonce d'exercices en mer de l'armée iranienne n'est pas pour apaiser les relations de Téhéran avec les Occidentaux", soulignaient les experts de JBC Energy.
L'Iran a annoncé jeudi qu'il allait mener à partir de samedi dix jours de manoeuvres navales à l'est du détroit d'Ormuz, dans la mer d'Oman et dans le Golfe d'Aden.
L'Iran, menacé par l'Union européenne d'un embargo sur ses exportations de brut, est le deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et contrôle la route stratégique du détroit d'Ormuz, par lequel transitent 40% du trafic maritime pétrolier mondial.
"Comme l'économie mondiale ne risque guère de s'améliorer au premier trimestre 2012, la direction des prix du pétrole dans les prochaines semaines dépendra énormément de la mise en place ou non d'un embargo européen sur le brut iranien et de la manière dont Téhéran réagira", estimait Olivier Jakob.
cha
(AWP / 23.12.2011 12h31)