Quatrième séance d'affilée de hausse à New York pour le brut
(reprise de la veille)
New York - Les prix du pétrole ont progressé pour la quatrième séance de suite jeudi à New York, le baril dépassant même temporairement les 100 dollars, stimulé par des statistiques économiques encourageantes aux Etats-Unis.
Le baril de "light sweet crude" pour livraison en février a terminé à 99,53 dollars sur le New York Mercantile Exchange, en hausse de 86 cents par rapport à la veille. Il a atteint 100,05 dollars au plus fort de la séance.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a pris 18 cents à 107,89 dollars.
"Les indicateurs sont relativement positifs ici [aux Etats-Unis], l'amélioration globale de la situation économique contribue à tirer les prix vers le haut", a estimé John Kilduff, d'Again Capital.
Pour autant, la barre des 100 dollars "est difficile à franchir: cela envoie un signal de frein à l'économie et à la consommation", a-t-il relevé.
Signe encourageant pour le premier pays consommateur d'or noir, les nouvelles inscriptions au chômage sont tombées la semaine dernière à leur plus bas niveau depuis avril 2008.
L'indice composite du Conference Board, censé indiquer l'évolution de l'activité dans les mois à venir, et l'indice de confiance des ménages de l'Université du Michigan se sont inscrits en hausse.
Ces nouvelles encourageantes ont éclipsé une révision à la baisse de la croissance du PIB des Etats-Unis au troisième trimestre, à 1,8% en rythme annualisé, un chiffre faible.
"Le marché reste partagé entre les inquiétudes concernant l'Europe, des statistiques économiques positives aux Etats-Unis, les sanctions contre l'Iran", a commenté Tom Bentz, de BNP Paribas.
"Vu le faible volume d'échange en raison des fêtes, il ne faut pas grand chose pour faire bouger le marché. A court terme, la tendance est à la hausse depuis quelques jours, mais à l'approche du seuil des 100 dollars, les cours deviennent trop élevés alors que la crise européenne persiste", a ajouté l'analyste.
Selon l'analyste, les cours ont aussi profité jeudi de leur élan de la veille, pris sous l'effet d'une chute spectaculaire des stocks de brut aux Etats-Unis et du prêt massif accordé par la Banque centrale européenne aux établissement financiers de la zone euro.
Le marché reste par ailleurs attentif aux menaces qui pèsent sur l'offre, alors que selon les analystes de JPMorgan, "les événements récents ont signalé une augmentation des risques".
Les opérateurs s'inquiètent notamment des tensions entre les pays occidentaux et l'Iran, le deuxième pays exportateur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, accusé de travailler à la conception de l'arme atomique.
Au Kazakhstan, un autre important exportateur, le président Noursoultan Nazarbaïev a limogé jeudi de hauts responsables du secteur énergétique après un mouvement de grève dans l'industrie pétrolière, qui a dégénéré en violences et a été réprimé dans le sang.
rp
(AWP / 23.12.2011 06h21)