Le brut monte légèrement, après des indicateurs américains mitigés
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s'échangeait à 107,98 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 27 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, dont c'est le deuxième jour comme contrat de référence, progressait de 76 cents à 99,43 dollars.
"Mais le baril de WTI semble coincé sous le seuil psychologique des 100 dollars, et les investisseurs se montrent hésitants, face à des indicateurs américains mitigés et aux craintes de nouvelles mesures d'austérité dans la zone euro", soulignait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
Après avoir pris plus de cinq dollars sur les trois premiers jours de la semaine, les cours du baril peinaient à poursuivre sur leur lancée, et étaient notamment affectés jeudi par des statistiques contrastées aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut dans le monde.
Si la hausse du moral des ménages américains s'est accélérée en décembre, et les nouvelles inscriptions au chômage sont tombées à leur plus bas niveau depuis avril 2008 la semaine dernière, la croissance américaine au troisième trimestre a été révisée en légère baisse.
Par ailleurs, le marché restait sans élan et les volumes d'échanges "très modérés", alors qu'on s'approche des congés de fin d'année, observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital, notant que, en raison du nombre restreint d'opérateurs, "le marché était très volatil".
Le marché avait été rasséréné mercredi par l'annonce d'une chute spectaculaire de 10,6 millions de barils des stocks de brut américains lors de la semaine achevée le 16 décembre, décrite par la banque Commerzbank comme la "plus forte chute hebdomadaire de ces stocks depuis février 2001".
Mais ce chiffre ne témoignait pas nécessairement de la vigueur de la demande énergétique du pays, "et peut s'expliquer par la fermeture d'un canal maritime à Houston (sud du pays)", bloquant en mer certains tankers, et par le fait que certains raffineurs minorent leurs stocks de brut d'ici la fin de l'année pour des raisons fiscales, tempérait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
Les prix du baril restaient par ailleurs "soutenus par les tensions géopolitiques et les craintes de perturbations sur l'offre, notamment au Kazakhstan", où des émeutes ont été violemment réprimées le week-end dernier, et en Iran, toujours sous la menace d'un embargo européen, ajoutait M. Kryuchenkov.
Ces craintes ont été renforcées mercredi par l'annonce par la compagnie anglo-néerlandaise Shell de la suspension de la production de son champs de pétrole Bonga au large du Nigeria, d'une capacité de 200.000 barils par jour, après une fuite importante.
"Cela montre de nouveau les risques pesant sur l'offre mondiale du brut léger en soufre", une qualité qu'on trouve essentiellement en Libye et au Nigeria, relevait Andrey Kryuchenkov.
rp
(AWP / 22.12.2011 18h31)