Le brut finit en hausse à New York, soutenus par la chute des stocks
(reprise de la veille)
New York - Les prix du pétrole ont terminé en hausse mercredi à New York, soutenus par une chute spectaculaire des stocks de brut aux Etats-Unis, mais aussi par le prêt géant accordé par la Banque centrale européenne (BCE) aux banques du Vieux Continent.
Le baril de "light sweet crude" pour livraison en février a terminé à 98,67 dollars, en hausse de 1,43 dollar par rapport à mardi sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a terminé à 107,71 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en progression de 98 cents.
Les stocks de brut ont baissé de 10,6 millions de barils aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 16 décembre, une diminution quatre fois plus importante que ce que prévoyaient les analystes, selon des chiffres publiés mercredi par le département américain de l'Energie (DoE).
De même, les réserves de produits distillés ont reculé de 2,4 millions de barils, une baisse huit fois plus forte que celle prévue par les analystes. Attendu à la hausse, les stocks d'essence se sont repliés de 400'000 barils.
"Plusieurs éléments expliquent cette chute", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, relevant notamment le fait que "les raffineries réduisent leurs volumes en fin d'année", notamment au Texas afin de réduire le coût d'une taxe annuelle prélevée fin décembre par cet Etat du sud des Etats-Unis.
Ce recul "est impressionnant par son volume mais n'est pas surprenant", a souligné M. Lipow, misant sur une nouvelle hausse des stocks américains à partir de mi-janvier.
Avant même la publication de ce rapport hebdomadaire les cours du brut avaient ouvert en hausse, grâce à l'optimisme suscité par l'annonce des résultats d'un prêt géant aux banques par la BCE. 523 banques de la zone euro se sont pressées pour obtenir un montant historique de 489 milliards d'euros de prêts.
"L'action de la BCE a initialement beaucoup porté le marché en injectant des liquidités (mais) au final, les fondamentaux restent les mêmes et rien n'a vraiment changé et quand vous regardez les taux à 10 ans des dettes espagnoles ou italiennes, c'est toujours pareil", a tempéré Bart Melek, de TD Securities.
"En bout de ligne, je ne pense pas que la demande soit si forte et je m'attends toujours à voir les prix du brut baisser", a-t-il fait valoir.
Le marché était par ailleurs toujours porté par "les risques géopolitiques croissants", a souligné Phil Flynn, de PFG Best.
En particulier, les tensions autour du dossier du nucléaire iranien réactivent la prime au risque. "Les dirigeants européennes se rencontrent à Rome pour préparer un plan de sanctions contre l'Iran (qui pourrait résulter) en un embargo du pétrole" de ce pays, a noté M. Flynn.
Le marché s'inquiétait également de la situation au Kazakhstan. Un mouvement de protestation de plusieurs milliers de personnes agite depuis le week-end dernier l'Ouest du premier pays pétrolier d'Asie centrale, après la répression brutale d'émeutes qui a fait au moins 15 morts en trois jours.
"Le Kazakhstan produit un volume équivalent à ce que produisait la Libye avant la guerre, environ 1,6 million de barils par jour" qui a mis fin au régime de Mouammar Kadhafi, a souligné M. Lipow.
Les investisseurs restaient en outre rassérénés par une amélioration inattendue du climat des affaires en Allemagne, par le succès d'une émission de dette en Espagne et de bons chiffres de la construction aux Etats-Unis, qui avaient fait bondir les cours de plus de trois dollars mardi.
rp
(AWP / 22.12.2011 06h21)