Le brut conforte sa hausse après une chute spectaculaire des stocks US
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s'échangeait à 107,33 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 60 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, gagnait quant à lui 1,15 dollar à 98,39 dollars.
Les prix du baril ont fortement accéléré leur progression après la publication des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE).
Celui-ci a fait état d'une chute de 10,6 millions de barils des stocks de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 16 décembre pour s'établir à 323,6 millions de barils, alors que les analystes tablaient sur une baisse de seulement 2,4 millions de barils.
"Un tel chiffre est clairement positif pour le marché pétrolier" car cela suggère une robustesse de la demande énergétique des Etats-Unis, premier pays consommateur de brut, constatait Torbjorn Kjus, analyste de DnB Bank.
"Mais c'est aussi trompeur: cela reflète les tendances traditionnelles de fin d'année (...) quand les raffineurs augmentent leur cadence pour diminuer autant que possible leurs stocks de brut avant la fin de l'année, pour des raisons fiscales", tempérait l'analyste.
Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont quant à eux reculé de 2,4 millions de barils, plus qu'attendu, et les stocks d'essence ont enregistré une diminution inattendue de 400.000 barils.
Par ailleurs, "le pétrole est encouragé par un cocktail favorable de bonnes nouvelles macroéconomiques et de montée des risques géopolitiques", observait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Ainsi, l'annonce des résultats d'un prêt géant aux banques par la Banque centrale européenne (BCE) était de nature à rassurer les opérateurs: "cela apparaît comme un moyen alternatif pour la BCE de soulager le marché obligataire", sans acheter directement de la dette des Etats en difficulté, et pourrait contribuer à un début de solution pour la crise en zone euro, estimait M. Hufton.
La remontée des ventes de logements anciens aux Etats-Unis en novembre, pour le second mois d'affilée, selon des chiffres publiés mercredi, venait également conforter l'optimisme du marché.
Les investisseurs avaient déjà été rassérénés mardi par une amélioration inattendue du climat des affaires en Allemagne, par le succès d'une émission obligataire en Espagne et de bons chiffres des mises en chantiers de logements en novembre aux Etats-Unis.
Le marché pétrolier reste également "soutenu par les menaces sur l'offre mondiale d'or noir", ajoutait David Hufton, rappelant que "outre la Syrie et l'Iran (concernés par des sanctions occidentales durcies), le marché s'inquiète désormais de la production au Kazakhstan".
Un mouvement de protestation de plusieurs milliers de personnes agite depuis le week-end dernier l'Ouest du Kazakhstan, après la répression brutale d'émeutes qui a fait au moins 15 morts en trois jours dans cette région pétrolifère.
sm
(AWP / 21.12.2011 18h31)