Le brut poursuit sa hausse, dopé par des signaux rassurants en zone euro
Vers 11H10 GMT (12H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s'échangeait à 107,00 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 27 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, gagnait quant à lui 51 cents à 97,75 dollars.
Après avoir bondi mardi de 3,09 dollars à Londres et de 3,34 dollars à New York, les cours du baril continuaient leur élan, dans un marché sans grand volume d'échanges.
"Le pétrole est encouragé par un cocktail de bonnes nouvelles macroéconomiques et de montée des risques géopolitiques", observait David Hufton, analyste du courtier PVM.
En zone euro, le marché avait été réconforté par une amélioration inattendue du climat des affaires en Allemagne, et par le succès d'une émission de dette en Espagne. L'annonce mercredi des résultats d'un prêt géant aux banques par la Banque centrale européenne (BCE) renforçait ce regain d'optimisme.
"Cela apparaît comme un moyen alternatif pour la BCE de soulager le marché obligataire (sans acheter directement de la dette des Etats en difficulté, ndlr) tout en apportant aux établissements les liquidités dont ils ont besoin" et pourrait contribuer à un début de solution pour la crise en zone euro, estimait M. Hufton.
Les investisseurs ont en outre été rassérénés mardi par les chiffres de la construction de logements aux Etats-Unis, premier pays consommateur d'or noir, avec un rebond plus fort qu'attendu des mises en chantier en novembre.
Les opérateurs guetteront mercredi les chiffres hebdomadaires des réserves de pétrole des Etats-Unis établis par le Département américain de l'Energie (DoE), indicateur de la robustesse de la demande américaine.
Selon les analystes interrogés par Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une baisse de 2,4 millions de barils des stocks de brut aux Etats-Unis sur la semaine achevée le 16 décembre, ainsi que sur un recul de 300'000 barils des stocks de produits distillés (dont gazole et fioul de chauffage).
En revanche, les stocks d'essence sont attendus en hausse de 1,2 million de barils.
Le marché pétrolier est également "soutenu par les menaces sur l'offre mondiale d'or noir", ajoutait David Hufton, rappelant que "outre la Syrie et l'Iran (concernés par des sanctions occidentales durcies), le marché s'inquiète désormais de la production au Kazakhstan".
Un mouvement de protestation de plusieurs milliers de personnes agitait depuis le week-end dernier l'Ouest du Kazakhstan, après la répression brutale d'émeutes, qui a fait au moins 15 morts en trois jours, dans cette région pétrolifère.
Selon des estimations de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le Kazakhstan pompe plus de 1,6 million de barils de brut par jour, ce qui correspond à ce que produisait la Libye avant l'éclatement de la guerre civile dans le pays au printemps. "On peut donc imaginer l'impact significatif que pourraient avoir les perturbations sur le pétrole kazakh", relevait M. Hufton.
rp
(AWP / 21.12.2011 12h46)