Le brut grimpe - indicateurs rassurants et craintes sur l'Iran
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s'échangeait à 107,14 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 3,50 dollars par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier, dont c'était le dernier jour de cotation, bondissait quant à lui de 3,57 dollars à 97,45 dollars.
Dans un volume d'échanges modéré, à l'approche des fêtes de fin d'année, les cours du baril étaient "nettement tirés vers le haut par l'affaiblissement du dollar face à un euro revigoré par des signaux encourageants en Allemagne et dans le reste de la zone euro", soulignait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Ainsi, le climat des affaires en Allemagne s'est de nouveau amélioré en décembre, selon les résultats du baromètre Ifo publiés mardi, témoignant d'un regain d'optimisme des chefs d'entreprise.
Par ailleurs, le Trésor espagnol a réalisé mardi une émission obligataire à des taux en forte baisse et en dépassant pour la troisième fois d'affilée l'objectif du gouvernement.
Ces nouvelles ont poussé l'euro au-delà de 1,31 dollar et l'affaiblissement du billet vert rendait plus attractifs les achats de pétrole libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs détenant d'autres devises.
Alimentant la tonalité positive sur le marché, les chiffres des mises en chantier de logements aux Etats-Unis en novembre publiés mardi ont par ailleurs montré un rebond plus fort qu'attendu.
Toutefois, "ce sont surtout les risques géopolitiques qui peuvent faire monter les prix" et, au premier rang, les tensions entre l'Occident et l'Iran, commentaient les analystes de Commerzbank.
L'Union européenne (UE) avait indiqué début décembre réfléchir à un possible embargo sur le pétrole de l'Iran, soupçonné de développer un programme nucléaire à visée militaire.
Le pays est le deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et contrôle le stratégique détroit d'Ormuz, par lequel transitent 40% du trafic maritime pétrolier mondial.
La question iranienne exacerbe par ailleurs les tensions régionales: au terme de leur sommet annuel, les dirigeants des monarchies du Golfe se sont dits mardi "profondément préoccupés" par le programme nucléaire du pays.
D'autre part, "les probabilités de perturbations des approvisionnements pétroliers ailleurs dans le monde se renforcent", ajoutaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
"Ainsi, la grève des travailleurs du secteur pétrolier au Kazakhstan accroît les risques d'une diminution des exportations de brut d'Asie centrale", notaient-ils.
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté lundi dans l'Ouest du Kazakhstan, après la répression d'émeutes ayant fait au moins 15 morts dans la région les trois jours précédents dans cette région pétrolifère.
Selon des estimations de l'Opep, le Kazakhstan pompe plus de 1,6 million de barils de brut par jour, ce qui correspond à ce que produisait la Libye avant l'éclatement de la guerre civile dans le pays au printemps.
rp
(AWP / 20.12.2011 18h31)