Le brut monte légèrement, le marché surveille toujours la zone euro
Vers 11H30 GMT (12H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s'échangeait à 103,98 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 63 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier progressait de 33 cents, à 93,86 dollars.
"Les volumes d'échanges restent extrêmement modérés, inférieurs d'environ un tiers à leur volume normal et au plus bas depuis juillet, l'approche des congés de fin d'année continue d'affecter l'activité de marché et entretient la volatilité des prix", observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Selon lui, "l'attention des opérateurs continue de se tourner vers les taux des obligations souveraines au sein de la zone euro et vers le marché des changes, alors que s'avivent les craintes sur l'Union monétaire".
Les menaces d'une dégradation des notes souveraines de pays de la zone euro ont été renforcées par la décision, vendredi, de l'agence d'évaluation financière Fitch d'abaisser la perspective de la France à "négative".
De plus, "les inquiétudes sur la croissance économique mondiale et sur la demande énergétique continuent de dominer l'humeur des opérateurs, et tendent à prendre le dessus sur les risques géopolitiques au Moyen-Orient et la possibilité d'un embargo sur le brut iranien", notait M. Kryuchenkov.
Néanmoins, les investisseurs gardaient lundi un oeil sur l'Asie orientale, après l'annonce de la mort du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il, qui a suscité une baisse des marchés boursiers asiatiques inquiets de voir le pays, doté de l'arme nucléaire, tomber dans l'instabilité, renforçant ainsi la réticence des investisseurs à l'égard des actifs jugés risqués.
Par ailleurs, "le marché n'a pas encore réagi aux manifestations au Kazakhstan, qui pourraient cependant affecter la production pétrolière du pays", avertissaient de leur côté les analystes de Commerzbank.
Plusieurs milliers de personnes protestaient lundi dans l'Ouest du Kazakhstan contre les violences des trois derniers jours dans cette région pétrolifère, survenues après la répression vendredi d'une émeute à Janaozen, et qui ont fait au moins 15 morts.
Le Kazakhstan pompe plus de 1,6 million de barils de brut par jour, ce qui correspond à ce que produisait la Libye avant l'éclatement de la guerre civile dans le pays au printemps dernier, rappelait Commerzbank, notant que les régions kazakhes marquées par les révoltes représentent un quart de l'offre du pays.
De plus, "les protestations croissantes en Russie contre les résultats des élections législatives (la semaine dernière) pourraient également apporter un soutien aux prix", ajoutaient les experts de Commerzbank. La Russie est le premier producteur pétrolier du monde, devant l'Arabie saoudite.
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(AWP / 19.12.2011 13h15)