La baisse se poursuit après des indicateurs américains décevants
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 97,80 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, perdant 11 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance lâchait 1,34 dollar à 85,99 dollars, après être tombé à 85,63 dollars, son niveau le plus faible depuis près de deux mois.
Les cours du baril cédaient du terrain, certains investisseurs engrangeant des bénéfices après la forte hausse enregistrée la veille.
Les prix avaient bondi de plus de 1 dollar à New York et de plus de 2 dollars à Londres, mettant fin à six séances de baisse, portés par l'annonce du maintien des mesures de relance de la banque centrale américaine (Fed).
Le marché renouait cependant jeudi avec la prudence, à la suite de la dégradation de la note du Japon par l'agence de notation financière Standard & Poor's, qui a jeté un froid sur les marchés, faisant naître des craintes de voir les problèmes d'endettement se propager au delà de l'Europe et ainsi peser sur la demande mondiale de brut.
Les craintes sur les perspectives de la consommation de pétrole étaient de plus alimentées par des indicateurs décevants aux Etats-Unis, dont les nouvelles inscriptions au chômage, qui ont décollé lors de la semaine du 16 au 22 janvier.
En outre, les commandes de biens durables aux Etats-Unis ont, contre toute attente, baissé en décembre pour le troisième mois consécutif.
Ces nouvelles s'ajoutaient à de mauvais chiffres des réserves américaines de pétrole publiés mercredi: le Département américain de l'Energie (DoE) a fait état d'une augmentation cinq fois plus marquée que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière (+4,8 millions de barils), accompagnés d'une hausse importante des réserves d'essence (+2,4 millions).
Détail remarqué: le terminal de Cushing (Oklahoma, Sud), déjà proche de la saturation, a vu ses réserves gonfler encore, et se rapprocher du historique enregistré en 2010. C'est le principal centre de stockage du pays, où est conservé le brut texan servant de référence sur la place new-yorkaise.
"L'offre abondante de brut sur le marché américain contribue à élargir encore un peu plus, à plus de 10 dollars, l'écart entre le Brent (londonien) et le WTI (coté à New York)", une différence "inhabituelle" entre les deux contrats de référence, rappelait Commerzbank.
Si à la mi-janvier les cours avaient tutoyé les 100 dollars le baril à Londres, l'humeur du marché n'est pas propice, à court terme, à un retour vers ce seuil très symbolique.
"Ajoutons (à la prudence déjà vive du marché) une atténuation de la rigueur hivernale (en Europe) et la menace imminente de mesures supplémentaires de resserrement monétaire en Chine, deuxième consommateur de brut du monde, et les chances de réussir à franchir les 100 dollars semblent encore plus improbables", estimait Filip Petersson, analyste de la banque SEB.
ds
(AWP/27 janvier 2011 18h30)