Le brut rechute sur des prises de bénéfices, après avoir bondi la veille
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, s'échangeait à 97,58 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, perdant 33 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance lâchait 93 cents à 86,40 dollars.
Les cours du baril cédaient du terrain, certains investisseurs engrangeant des bénéfices après la forte hausse enregistrée la veille.
Les prix avaient bondi de plus de 1 dollar à New York et de plus de 2 dollars à Londres, mettant fin à six séances de baisse, portés par l'annonce du maintien des mesures de relance de la banque centrale américaine (Fed).
Le marché renouait cependant jeudi avec la prudence, alors que l'appréciation de la monnaie américaine, à la suite de la dégradation de la note du Japon par l'agence de notation financière Standard & Poor's, rendait moins attractifs les achats de brut libellés en dollars.
"L'attention des opérateurs va se tourner, plus tard dans la journée, sur les chiffres hebdomadaires des demandes d'allocations chômage aux Etats-Unis", estimait Filip Petersson, analyste de la banque SEB.
"Si ceux-ci sont pires qu'attendu, cela devrait accélérer la baisse des cours, tandis que des chiffres positifs auront beaucoup de mal à générer une correction à la hausse, spécialement après la publication très mauvaise d'hier sur les stocks américains", expliquait-il.
Le Département américain de l'Energie (DoE) a fait état hier d'une augmentation cinq fois plus marquée que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière (+4,8 millions de barils), accompagnés d'une hausse importante des réserves d'essence (+2,4 millions).
Détail remarqué: le terminal de Cushing (Oklahoma, Sud), déjà proche de la saturation, a vu ses réserves gonfler encore, et se rapprocher du historique enregistré en 2010. C'est le principal centre de stockage du pays, où est conservé le brut texan servant de référence sur la place new-yorkaise.
"L'offre abondante de brut sur le marché américain contribue à élargir encore un peu plus, à plus de 10 dollars, l'écart entre le Brent (londonien) et le WTI (coté à New York)", une différence "inhabituelle" entre les deux contrats de référence, rappelait Commerzbank.
Si à la mi-janvier les cours avaient tutoyé les 100 dollars le baril à Londres, l'humeur du marché n'est pas propice, à court terme, à un retour vers ce seuil très symbolique.
"Ajoutons (à la prudence déjà vive du marché) une atténuation de la rigueur hivernale (en Europe) et la menace imminente de mesures supplémentaires de resserrement monétaire en Chine, deuxième consommateur de brut du monde, et les chances de réussir à franchir les 100 dollars semblent encore plus improbables", estimait M. Petersson.
sm
(AWP/27 janvier 2011 12h37)