Le brut recule, le sommet européen peine à rassurer le marché
Vers 11h05 GMT (12h05 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 107,79 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 32 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 23 cents, à 98,11 dollars, s'enfonçant sous le seuil des 100 dollars.
"Les prix évoluent à leurs plus bas niveaux depuis près de deux semaines, tirés vers le bas par les résultats décevants du sommet de l'Union européenne" entamé jeudi soir, observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VBT Capital.
"Les 17 membres de la zone euro plus six autres pays vont conclure un accord intergouvernemental" visant à renforcer la discipline budgétaire européenne, a déclaré vendredi au petit matin le président de l'UE Herman Van Rompuy après une nuit de tractations.
Le sommet a pour le reste accouché de résultats limités sur le renforcement du pare-feu financier de la zone euro contre la crise de la dette, l'Allemagne, refusant une proposition visant à augmenter les moyens du Mécanisme européen de stabilité (MES), futur fonds de sauvetage permanent de l'Union monétaire.
"Au final, l'accord présenté ne concerne donc pas l'ensemble des 27 Etats de l'UE et ressort de l'inter-gouvernemental, avec un texte qui sera finalisé en mars après avoir été ratifié dans chaque pays... on est loin d'une solution bazooka" à la crise des dettes, commentait Olivier Jakob, analyste de cabinet suisse Petromatrix.
"Etant donné le manque d'unité au sein de l'UE, le risque de dégradations (de la note d'endettement de pays de la zone euro) pourrait rapidement se concrétiser, peut-être même d'ici la fin de l'année", ce qui devrait alimenter la fébrilité des marchés pétroliers, ajoutait-il.
"Les prix vont rester très volatils à court terme, les investisseurs gardent leurs yeux tournés sur la situation de la zone euro, même si la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)" la semaine prochaine à Vienne "retiendra aussi leur attention", notait M. Kryuchenkov.
Les cours du pétrole avaient déjà perdu du terrain jeudi, dans un marché déçu par des déclarations du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, qui a exclu toute intervention accrue de l'institution sur le marché obligataire pour racheter de la dette des Etats en difficulté.
"Le marché avait été porté ces dernières semaines par l'espoir de voir la BCE jouer un rôle de prêteur de dernier ressort, mais le président de la BCE a douché l'optimisme des opérateurs", soulignait M. Jakob.
cha
(AWP / 09.12.2011 12h36)