En baisse, marché déçu par la BCE et inquiet pour la zone euro
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 108,18 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,35 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait de 1,55 dollar, à 98,94 dollars, s'enfonçant sous le seuil des 100 dollars, au-dessous duquel il était déjà brièvement descendu la veille.
La Banque centrale européenne (BCE) a décidé jeudi de baisser son principal taux directeur d'un quart de point de pourcentage à 1%, une décision largement attendue par les analystes.
"Mais les prix ont brutalement perdu du terrain après la conférence de presse de la BCE, dont le directeur Mario Draghi a indiqué que l'institution refuserait d'intervenir plus activement sur les marchés obligataires" pour racheter de la dette des Etats en difficulté, notait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
Le fait d'écarter une action vue par de nombreux économistes comme la seule solution crédible pour mettre un terme à la contagion de la crise "a déçu les investisseurs et les a incités à se retirer des actifs jugés risqués" tels que les matières premières, soulignait M. Hewson.
L'institution de Francfort a par ailleurs avivé les inquiétudes sur la situation économique européenne en abaissant sa prévision de croissance en zone euro l'an prochain, à 0,3% contre 1,3% espéré jusqu'ici.
Les opérateurs se tenaient également sur leur garde en attendant le début d'un sommet de l'Union européenne (UE) considéré comme décisif: les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE se retrouveront jeudi à partir de 18H30 GMT (19H30 HEC) à Bruxelles pour un long dîner de travail, avant de poursuivre leurs discussions vendredi.
Ils devront notamment discuter de la proposition franco-allemande d'une modification des traités européens pour renforcer la discipline budgétaire au sein de la zone euro.
"Un accord sur ce sujet entre les 27 Etats de l'UE exigera de très importants compromis et volte-faces, et il faudra des référendums et plusieurs mois pour le mettre en oeuvre... et les signaux avant-coureurs ne sont pas très encourageants", commentait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Cependant, les tensions géopolitiques au Moyen-Orient "empêchent tout recul prononcé des cours du pétrole pour le moment", tempéraient les analystes de Commerzbank.
Les opérateurs surveillent ainsi toute décision de l'UE sur un possible embargo sur le pétrole iranien, après un durcissement des sanctions financières contre Téhéran décidé la semaine dernière.
Cet embargo priverait les Européens de 450'000 barils par jour, "qui seront (...) très difficiles à remplacer", avait estimé mercredi Abdallah El Badri, le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
De plus, l'accroissement plus rapide qu'attendu de la production libyenne, depuis la fin de la guerre civile dans le pays en août, ne parvient pas apaiser durablement le marché "peut-être par ce que les exportations restent très inférieures à ce qui est produit", ajoutaient les experts de Commerzbank.
ds
(AWP / 08.12.2011 18h36)