Le brut monte prudemment en attendant la BCE et le sommet européen
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 110,36 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 83 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 52 cents, à 101,01 dollars. Il s'était brièvement replié mercredi sous le seuil de 100 dollars, pour la première fois depuis une semaine.
Les cours du baril tentaient de se ressaisir après avoir sensiblement perdu du terrain la veille, après l'annonce d'une hausse inattendue de 1,3 million de barils des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière, tandis que les réserves d'essences bondissaient quant à elle de plus de 5 millions de barils.
"L'humeur des opérateurs a été lestée par cette forte augmentation des stocks américains, mais aussi par un cocktail d'inquiétudes sur l'issue du sommet européen" qui débutera jeudi soir et se prolongera vendredi, expliquaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
Alors que les pays de l'Union monétaire sont engagés dans d'intenses tractations en vue de ce sommet visant à résoudre la crise des dettes en zone euro, le gouvernement allemand a fait part mercredi de son pessimisme sur la possibilité d'un accord, contribuant à refroidir l'enthousiasme des marchés.
"Mais les cours du baril se reprenaient jeudi, ce qui montre que les investisseurs font preuve d'attentisme, ils vont scruter quelle direction prendront les discussions lors de ce sommet. Ils attendent aussi la décision de la BCE, qui pourrait potentiellement faire état d'une relance monétaire" propre à stimuler les marchés, notaient les experts de JBC Energy.
La BCE pourrait annoncer une nouvelle baisse de son principal taux directeur à 1%, contre 1,25% actuellement, ainsi que de nouvelles mesures en faveur des banques, selon de nombreux analystes.
Par ailleurs, les tensions géopolitiques au Moyen-Orient "empêchent tout recul prononcé des cours du pétrole pour le moment", ajoutaient les analystes de Commerzbank.
Les opérateurs surveillent ainsi toute décision de l'Union européenne (UE) sur un possible embargo sur le pétrole iranien, après un durcissement des sanctions financières contre Téhéran décidé la semaine dernière.
Cet embargo priverait les Européens de 450.000 barils par jour, "qui seront pour eux très difficiles à remplacer", avait estimé mercredi Abdallah El Badri, le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
De plus, l'accroissement plus rapide qu'attendu de la production libyenne, depuis la fin de la guerre civile dans le pays en août, "n'arrive pas à apaiser les marchés pétrolier, peut-être par ce que les exportations restent très inférieures à ce qui est produit", soulignaient les experts de Commerzbank.
Ainsi, "même si la Libye pompe actuellement plus de 800.000 barils par jour, la Compagnie nationale (NOC) ne table que sur des exportations un peu en-dessous de 300.000 barils par jour en décembre", rapportaient-ils.
fah
(AWP / 08.12.2011 12h31)