Le brut se replie, stocks américains et craintes en zone euro pèsent
Vers 17H15 GMT (18H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 109,67 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,14 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 80 cents, à 100,48 dollars.
"Les marchés pétroliers ont connu le même accès de faiblesse que les Bourses, grimpant en début d'échanges européens avant d'effacer leurs gains, à mesure que s'estompait l'espoir des opérateurs sur la possibilité d'une solution" à la crise des dettes en zone euro lors du sommet européen de jeudi et vendredi, indiquait Michael Hewson, du courtier CMC Markets.
Les pays de l'Union monétaire sont engagés dans d'intenses tractations en vue de ce sommet, où ils devraient notamment discuter de la proposition franco-allemande d'un "nouveau traité" européen prévoyant "des sanctions immédiates" en cas de non-respect de la maîtrise du déficit.
Le gouvernement allemand a indiqué mercredi anticiper "des discussions très exigeantes" avec ses partenaires européens, tandis qu'une source proche du gouvernement allemand l'a décrit "plus pessimiste que la semaine dernière" sur l'issue du sommet, des propos qui ont contribué à refroidir l'enthousiasme des marchés.
"Les volumes d'échanges sont modérés, les opérateurs attendent le sommet européen", observait de son côté Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital, pour qui "l'espoir d'un accord sur un changement des traités et un contrôle plus strict des budgets nationaux" avait alimenté "un optimisme prudent" des investisseurs en cours d'échanges européens.
"Ils attendent également de voir ce que fera la Banque centrale européenne (BCE)", dont une décision de politique monétaire est attendue jeudi: "une baisse des taux de la BCE pourrait, à court terme, donner un coup de fouet aux prix du pétrole et aux autres cours de matières premières", en alimentant les flots d'investissement vers ces marchés, estimait M. Kryuchenkov.
Le marché pâtissait par ailleurs du rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE).
Il a fait état d'une hausse inattendue de 1,3 million de barils des stocks américains de brut lors de la semaine achevée le 2 décembre, et d'un bond de 5,1 millions de barils des réserves d'essence, alors que les analystes s'attendaient à une hausse de seulement 600.000 barils.
Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés à l'orée de la saison hivernale, ont quant à eux augmenté de 2,5 millions de barils, plus du double attendu par les analystes.
"Cela ravive l'inquiétude sur la faiblesse de la demande" aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut, commentait Torbjorn Kjus, analyste de DnB Nor Markets.
Selon lui, "la montée des stocks des produits distillés s'explique par une forte accélération de la cadence des raffineries", et "la consommation ne progresse pas suffisamment" pour absorber cette offre.
sm
(AWP / 07.12.2011 18h49)