Le brut rebondit à New York après six séances de baisse
Sur New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mars a terminé à 87,33 dollars, en hausse de 1,14 dollar par rapport à la veille.
Il avait perdu près de 6% de sa valeur sur les six séances précédentes.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a bondi de 2,66 dollars à 97,91 dollars.
Après la dégringolade de ces derniers jours, "ceux qui avaient spéculé à la baisse se retirent pour empocher des bénéfices, et de nouveaux investisseurs arrivent sur le marché", a constaté Rich Ilczyszyn, de la maison de courtage Lind-Waldock.
"Il y a des raisons techniques pour attirer les acheteurs, et il y a aussi le communiqué de la Fed", a-t-il poursuivi. Les mesures de relance "sont toujours sur la table".
Hésitants une partie de la séance, les cours ont en effet accéléré leur rebond dans les dernières minutes d'échanges, après la fin de réunion de la banque centrale. Elle a décidé de maintenir en l'état son arsenal de mesures de soutien monétaire à la reprise, qu'elle juge insuffisante pour permettre une amélioration notable de l'emploi.
Elle procède pour cela à des injections de liquidités sur les marchés financiers, entretenant leur progression. Cela a tendance par ailleurs à affaiblir le dollar, ce qui rend les matières premières plus intéressantes à l'achat pour les investisseurs munis d'autres devises.
La journée a été par ailleurs marquée par un certain "optimisme après le discours du président (Barack) Obama, avec des mesures pour améliorer la croissance aux Etats-Unis", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
A l'occasion de son allocution annuelle devant le Congrès, le président américain a plaidé mardi soir pour la réduction du déficit à long terme, avec un gel des dépenses pendant cinq ans. Il a proposé aux élus de réduire l'impôt sur les sociétés.
Le discours a révélé "la claire expression (par M. Obama) de sa volonté de coopérer (avec les républicains) pour réduire les dépenses de l'Etat et l'impôt sur les sociétés", a jugé Mike Fitzpatrick, de Kilduff Report.
"Mais le président a souligné qu'il restait 15 millions de chômeurs, et qu'avant qu'on ait une reprise économique forte, et donc un rebond conséquent de la demande d'énergie, il fallait qu'ils retrouvent un travail", a-t-il relevé.
Les cours se sont brièvement repliés à l'annonce d'une augmentation plus de cinq fois plus marquée que prévu des stocks américains de brut la semaine dernière (+4,8 millions de barils), accompagnés d'une hausse importante des réserves d'essence (+2,4 millions). Les stocks de produits distillés (gazole et fioul de chauffage) ont diminué (-100'000 barils), mais moins que prévu.
Détail remarqué: le terminal de Cushing (Oklahoma, Sud), déjà proche de la saturation, a vu ses réserves encore gonfler, de 900'000 barils, à 37,7 millions de barils. Il s'agit du principal centre de stockage des Etats-Unis, où est conservé le brut pompé dans l'ouest du Texas qui sert de référence sur le marché new-yorkais.
Mais "avec un écart de 10 dollars net entre le baril de +light sweet crude+ et celui de Brent, on ne sait pas vraiment à quel point les cours peuvent encore baisser à New York", a observé Nic Brown, de Natixis.
rp
(AWP/27 janvier 2011 06h21)