Le brut recule à New York après l'avertissement de S&P
Vers 14H20 GMT/15h20 HEC, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier cédait 25 cents par rapport à lundi, à 100,74 dollars sur le New York Mercantile Exchange.
"L'inquiétude à propos des menaces d'abaissement (des notes de crédit de la zone euro) est un peu plus forte maintenant et affaiblit le marché", a observé Phil Flynn, analyste chez PFG Best Research.
L'agence de notation financière américaine Standard and Poor's a placé lundi "sous surveillance négative" les notes d'endettement à long terme de 15 pays de la zone euro, notamment celles de l'Allemagne et de la France.
Lorsqu'une agence place une note sous surveillance négative, cela signifie qu'elle juge supérieure à 50% la probabilité que celle-ci soit abaissée sous trois mois.
S&P a par ailleurs annoncé mardi avoir placé sous surveillance négative la note du Fonds européen de stabilité financière (FESF), l'instrument censé venir en aide aux pays de la zone euro en difficulté.
Cependant, "les tensions géopolitiques croissantes entre les Occidentaux et l'Iran empêchent les prix de reculer trop fortement", et permettent aux cours du baril de rester au-delà de 100 dollars, ont souligné les analystes de Commerzbank.
"On entend beaucoup d'informations différentes sur l'éventualité que l'Europe décide de sanctions contre l'Iran. Hier c'était non, mais désormais il semblerait que l'on s'achemine vers ça", a dit M. Flynn.
Bruxelles "pense qu'il y a un consensus au sein de l'UE pour interdire les importations iraniennes de pétrole, sans qu'il soit précisé quand" une telle mesure sera prise, a expliqué JPMorgan, citant la Commission européenne.
L'UE a durci la semaine dernière ses sanctions financières contre Téhéran, soupçonné de développer un programme nucléaire à visée militaire, et envisage un embargo sur les exportations iraniennes de brut. Le Sénat américain a de son côté adopté des mesures visant à geler les avoirs de toute institution qui commercerait avec la banque centrale iranienne dans le secteur du pétrole.
"Un embargo sur le pétrole iranien par les Etats-Unis n'a pas d'impact majeur sur les cours, car ils n'importent quasiment pas de brut d'Iran, mais si les Européens stoppent leurs importations, ils devront trouver ailleurs l'équivalent de 450'000 barils de pétrole par jour", ont remarqué les experts de Commerzbank.
rp
(AWP / 06.12.2011 15h46)