Le brut monte, tiraillé entre Iran et avertissent de S&P en zone euro
Vers 11H10 GMT (12H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 110,25 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 44 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 16 cents, à 101,15 dollars.
"Sur le front économique, le marché était principalement agité par la menace de (l'agence de notation financière) Standard and Poor's", qui a placé lundi sous surveillance négative les notes d'endettement à long terme de quinze pays de la zone euro, notait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
Ce coup de semonce de l'agence notation a tiré vers le bas les prix du pétrole pendant une grande partie des échanges asiatiques, car "si ce n'est pas une surprise de voir la France mise sous surveillance, il était plus inattendu de voir l'Allemagne dans la même situation", soulignait M. Jakob.
La capacité d'action du Fonds de secours européen (FESF) pourrait être remise en cause "si les Etats censés le garantir perdent leur triple A", poursuivait l'analyste, estimant que le marché devrait "rester attentif aux rumeurs et gros titres sur les développements de la zone euro" avant un sommet européen prévu jeudi et vendredi.
Une rencontre du président français Nicolas Sarkozy et de la chancelière allemande Angela Merkel avait momentanément alimenté lundi l'optimisme des opérateurs, les dirigeants des deux plus grosses économies européennes ayant plaidé pour un "nouveau traité" de l'Union européenne (UE).
Cependant, "les tensions géopolitiques croissantes entre les Occidentaux et l'Iran empêchent les prix de reculer trop fortement", et permettaient aux cours du baril de revenir en territoire positif en cours d'échanges européens, soulignaient de leur côté les analystes de Commerzbank.
L'UE a durci la semaine dernière ses sanctions financières contre Téhéran, soupçonné de développer un programme nucléaire à visée militaire, et envisage un embargo sur les exportations iraniennes de brut. Le Sénat américain a de son côté adopté des mesures visant à geler les avoirs de toute institution qui commercerait avec la banque centrale iranienne dans le secteur du pétrole.
"Un embargo sur le pétrole iranien par les Etats-Unis n'a pas d'impact majeur sur les cours, car ils n'importent quasiment pas de brut d'Iran, mais si les Européens stoppent leurs importations, ils devront trouver ailleurs l'équivalent de 450.000 barils de pétrole par jour", indiquaient les experts de Commerzbank.
Et "même si la production libyenne fait progressivement son retour sur le marché, cela sera pratiquement impossible sans faire grimper les prix du pétrole" sur le marché mondial, ajoutaient-ils.
L'Iran est le deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), et contrôle le détroit stratégique d'Ormuz, par lequel transite près de 40% du trafic maritime pétrolier mondial.
fah
(AWP / 06.12.2011 12h41)