Le brut finit en légère hausse, le marché craint une action de S&P
(reprise de la veille)
New York - Les prix du pétrole ont terminé sur une légère hausse lundi à New York, effaçant une bonne partie de leurs gains après la publication d'informations sur une prochaine baisse de la note de six Etats européens par l'agence de notation Standard & Poor's.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier a progressé de 3 cents, à 100,99 dollars le baril, sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance a fini à 109,81 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 13 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Les cours de l'or noir avaient ouvert en nette hausse, portés par l'optimisme généré par le volontarisme de Paris et Berlin dans le dossier de la crise de la dette, ainsi que les tensions toujours vives entre l'Iran et les pays occidentaux.
Mais ils se sont nettement repliés, passant dans le rouge avant de finalement repasser légèrement au-dessus des prix à l'ouverture, lorsque le Financial Times a publié sur son site internet un article faisant état de l'intention de l'agence de notation Standard & Poor's de mettre sous surveillance négative l'Allemagne, la France, les Pays-Bas, l'Autriche, la Finlande et le Luxembourg.
L'agence de notation "a averti l'Allemagne et les autres (pays) triple A membres de la zone euro qu'ils risquent de voir leur excellente note abaissée en raison de l'aggravation des problèmes économiques et politiques dans le bloc de la monnaie unique", a écrit le quotidien Financier.
La publication de ces informations "a fait reculer l'euro et les prix du pétrole sont repartis à la baisse", a souligné Tom Bentz, de BNP Paribas.
Valeur refuge, le dollar a été alors plébiscité par les investisseurs. Or les prix pétroliers sont libellés en billets verts, ce qui rend le pétrole moins attractif lorsque le dollar se valorise.
Après avoir rencontré la chancelière allemande Angela Merkel, le président français Nicolas Sarkozy avait annoncé lundi que la France et l'Allemagne souhaitaient un "nouveau traité" de l'Union européenne, à 27, soit l'ensemble de ses membres, ou à 17, les membres de la zone euro auxquels pourraient se joindre d'autres Etats volontaires.
Selon le président français, cet accord fera l'objet d'une lettre détaillée mercredi au président de l'UE, Herman Van Rompuy, à la veille de l'ouverture d'un nouveau sommet européen de crise à Bruxelles.
Les cours de l'or noir ont en outre également reflété "l'inquiétude grandissante envers l'Iran", a relevé John Kilduff, analyste chez Again Capital. "La prime au risque géopolitique est de retour", a-t-il souligné.
L'Iran a annoncé dimanche avoir abattu un drone américain, alors que l'Union européenne (UE) et le Sénat américain ont durci la semaine dernière leurs sanctions financières contre l'Iran, dont le programme nucléaire inquiète les Occidentaux, et après un saccage de l'ambassade britannique à Téhéran.
Les Européens disent préparer des sanctions visant le secteur pétrolier de l'Iran -- deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) -- qui contrôle également le détroit stratégique d'Ormuz, par lequel transite près de 40% du trafic maritime pétrolier mondial.
"La bonne nouvelle c'est que les Emirats arabes unis ont dit que l'oléoduc devant contourner le détroit d'Ormuz était presque fini", a souligné Phil Flynn, de PFG Best Research.
rp
(AWP / 06.12.2011 06h21)