Le brut conforte ses gains, porté par l'Iran et l'optimisme en zone euro
Vers 17H10 GMT (18H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 110,64 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 70 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 54 cents, à 101,50 dollars.
Les cours du baril étaient soutenus par "un mouvement d'optimisme sur la zone euro, avec l'espoir de voir le sommet européen (de jeudi et vendredi) apporter des éléments déterminants de résolution de la crise des dettes, ce qui renforcerait les économies européennes et leur demande de pétrole", soulignait Peter Bassett, analyste de Westhouse Securities.
Une rencontre du président français Nicolas Sarkozy et de la chancelière allemande Angela Merkel a alimenté lundi l'enthousiasme des opérateurs: les dirigeants des deux plus grosses économies européennes ont ainsi plaidé pour un "nouveau traité" de l'Union européenne (UE).
"Les investisseurs ont également salué le plan d'austérité de 20 milliards d'euros adopté en Italie ce week-end" par le nouveau gouvernement du pays, ajoutait Peter Beutel, analyste de Cameron Hanover.
"Au-delà de ces signaux positifs, la question de la gestion de la crise des dettes devrait continuer de concentrer l'attention des opérateurs tout au long de la semaine", indiquait-il.
Par ailleurs, les prix étaient soutenus par "les inquiétudes de plus en plus fortes sur la situation en Iran, et en particulier par la perspective d'un embargo contre les importations iraniennes imposé par les Etats-Unis et les Européens", soulignait Peter Bassett, analyste de Westhouse Securities.
L'Iran a annoncé dimanche avoir abattu un drone américain RQ-170 "dans l'est du pays", et la Force de l'Otan en Afghanistan (Isaf) a admis qu'il pourrait s'agir d'un drone américain dont, selon elle, la trace a été perdue au-dessus de l'ouest afghan.
Cette annonce survient alors que l'UE et le Sénat américain ont durci la semaine dernière leurs sanctions financières contre l'Iran, soupçonné de développer un programme nucléaire à visée militaire, et après un saccage de l'ambassade de Grande-Bretagne la semaine dernière à Téhéran.
Les Européens disent préparer des sanctions visant le secteur pétrolier de l'Iran -- deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui contrôle également le détroit stratégique d'Ormuz, par lequel transite près de 40% du trafic maritime pétrolier mondial.
"La perception de menaces très réelles sur l'offre pétrolière mondiale tirent les prix du baril vers le haut. Outre l'Iran, qui fait face à de nouvelles sanctions, le Soudan a bloqué les exportations du Soudan du Sud (200'000 barils par jour) et la production syrienne est affectée par la guerre civile et les embargos occidentaux", ajoutait David Hufton, du courtier PVM.
rp
(AWP / 05.12.2011 18h34)