Le brut réduit ses gains, après une hausse massive des stocks américains
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 96,60 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,35 dollar par rapport à la clôture de mardi, perdant un peu de terrain après être monté jusqu'à près de 97 dollars.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars oscillait autour de l'équilibre, grignotant 4 cents à 86,23 dollars.
Les cours du baril, portés par des achats à bon compte en début de séance, ont complètement effacé leurs gains à New York et restreint leur avance sur la place londonienne dans un marché pâtissant des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE).
Celui-ci a fait état d'un bond de 4,8 millions de barils des réserves de brut aux Etats-Unis, lors de la semaine achevée le 21 janvier, alors que les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient sur une hausse cinq fois moins importante, de seulement 900'000 barils.
De leur côté, les stocks d'essence se sont envolés de 2,4 millions de barils, un peu plus qu'attendu, et les stocks de produits distillés (dont gazole et fioul de chauffage) n'ont reculé que de seulement 100'000 barils, malgré des températures plus froides que la normale.
"Les stocks de brut demeurent à un niveau record pour un mois de janvier, et les réserves d'essence sont également montés à un niveau sans précédent pour cette période de l'année, en raison d'une demande très médiocre", soulignait dans une note Christophe Barret, analyste de Crédit Agricole.
Précision inquiétante pour les opérateurs: le terminal de Cushing (Oklahoma, Sud), principal centre de stockage pétrolier du pays et déjà proche de la saturation, a vu ses réserves encore gonfler, de 900'000 barils, à 37,7 millions de barils.
Là encore, "il s'agit d'un niveau historique pour ce moment de l'année, pas très éloigné du record de 37,9 millions de baril" enregistré en 2010, relevait M. Barret, selon qui les stocks étaient dopés par la période de maintenance des raffineries, qui ont nettement réduit leur cadence la semaine dernière.
Pour lui, le niveau des stocks de Cushing "aide à comprendre l'écart important", environ dix dollars, entre le Brent londonien et le WTI échangé à New-York. C'est en effet à Cushing qu'est conservé le brut pompé dans l'ouest du Texas, qui sert de référence au marché new-yorkais.
Les cours du baril avaient dégringolé de plus de trois dollars des deux côtés de l'Atlantique sur les deux premières séances de la semaine, dans un marché où pesait la perspective d'une augmentation de l'offre de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) en 2011 et l'annonce inattendue d'une contraction de l'économie britannique au quatrième trimestre 2010.
Le discours tenu mardi soir par Barak Obama apportait cependant un peu de soutien aux opérateurs. Le président américain a plaidé devant le Congrès pour un réduction du déficit du pays à long terme et une réduction de l'impôt sur les sociétés.
"Même si certaines propositions ne vont avoir qu'un effet mineur sur le déficit, le marché a l'impression que c'est un point un départ", a commenté Phil Flynn, de PFG Best.
fah
(AWP/26 janvier 2011 18h45)