Le brut poursuit sa hausse, soutenu par les craintes sur l'Iran
Vers 11H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 110,76 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 82 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 63 cents, à 101,59 dollars.
"Les inquiétudes sont de plus en plus fortes sur la montée des tensions au Moyen-Orient, et en particulier la perspective d'un embargo contre les importations iraniennes imposé par les Etats-Unis et les Européens", soulignait Peter Bassett, analyste de Westhouse Securities.
L'Iran a annoncé dimanche avoir abattu un drone américain RQ-170 "dans l'est du pays", et la Force de l'Otan en Afghanistan (Isaf) a admis qu'il pourrait s'agir d'un drone américain dont, selon elle, la trace a été perdue au-dessus de l'ouest afghan.
Cette annonce survient alors que l'Union européenne (UE) et le Sénat américain ont durci la semaine dernière leurs sanctions financières contre l'Iran, soupçonné de développer un programme nucléaire à visée nucléaire, et après un saccage de l'ambassade de Grande-Bretagne la semaine dernière à Téhéran.
Les Européens disent préparer des sanctions visant le secteur pétrolier de l'Iran -- deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui contrôle également le détroit stratégique d'Ormuz, par lequel transite près de 40% du trafic maritime pétrolier mondial.
"La perception de menaces très réelles sur l'offre pétrolière mondiale tirent les prix du baril vers le haut. Outre l'Iran, qui fait face à de nouvelles sanctions, le Soudan a bloqué les exportations du Soudan du Sud (200'000 barils par jour) et la production syrienne est affectée par la guerre civile et les embargos occidentaux", ajoutait David Hufton, du courtier PVM.
Par ailleurs, il y a parmi les opérateurs "un mouvement d'optimisme sur la zone euro, avec l'espoir de voir le sommet européen (de jeudi et vendredi) constituer une étape (décisive) vers une résolution de la crise des dettes, ce qui renforcerait les économies européennes et leur demande de pétrole", notait Peter Bassett.
Le président français Nicolas Sarkozy doit recevoir lundi la chancelière allemande Angela Merkel, avec l'objectif que Paris et Berlin, qui se sont tous deux prononcés en faveur d'une "union budgétaire" de la zone euro, avancent des propositions communes pour "garantir l'avenir de l'Europe".
Le marché pétrolier avait été également revigoré en fin de semaine dernière par le rapport mensuel sur l'emploi américain, qui avait fait état vendredi d'un recul du chômage à 8,6%, son niveau le plus faible depuis mars 2009. Ce rapport est considéré comme un baromètre de la santé économique des Etats-Unis, premier consommateur de brut de la planète.
rp
(AWP / 05.12.2011 12h46)