Le brut cède du terrain, pas de profit de l'action des banques centrales
Vers 11H30 GMT (12H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 109,22 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,30 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 30 cents à 100,06 dollars.
Les cours du baril avaient brièvement bondi mercredi après l'annonce d'une action concertée de six des plus grandes banques centrales de la planète, visant à renforcer leurs échanges de devises pour soutenir un secteur financier en manque de liquidités.
La perspective d'un flux de liquidités propre à stimuler les investissements dans les matières premières, "conjuguée à l'affaiblissement du dollar (face à un euro revigoré) et aux tensions croissantes sur l'Iran après l'attaque de l'ambassade britannique à Téhéran, ont constitué un cocktail favorable pour les prix, mais ça n'a pas tenu", rappelait David Hufton, du courtier PVM.
"Les prix ont vivement inversé la tendance après des chiffres très mitigés du Département américain de l'Energie (DoE)", expliquait-il.
Le DoE a fait état d'un bond de 3,9 millions de barils des réserves de brut du pays, alors que les analystes attendaient une baisse, tandis que les stocks de produits distillés (dont le fioul de chauffage), très surveillés à l'approche de l'hiver, grimpaient de 5,5 millions de barils.
De quoi aviver les inquiétudes des investisseurs sur la solidité de la demande énergétique des Etats-Unis (deuxième pays consommateur de brut du monde), alors que l'économie en Chine (premier consommateur) multiplie les signes d'essouflement.
Selon les chiffres officiels publiés jeudi, la production manufacturière du pays s'est contracté en novembre, pour la première fois depuis mars 2009.
"Sur le front de l'offre, le marché a également pâti de l'annonce de la Compagnie nationale libyenne, qui a indiqué que la production de brut en Libye avait déjà atteint 840'000 barils par jour, elle redémarre donc beaucoup plus rapidement qu'attendu", poursuivait David Hufton.
Les opérateurs restaient par ailleurs circonspects sur la situation de la zone euro, alors que les dirigeants européens s'efforcent toujours de trouver un pare-feu à la crise des dettes souveraines avant un sommet européen crucial des 8 et 9 décembre.
"La croissance chinoise ne pourra pas rester à 8% ou 9% si les déboires de la zone euro s'aggravent sérieusement et, de même, la situation du déficit et de l'endettement des Etats-Unis empirera. Tout est imbriqué, mais cela marchera en sens inverse s'il y a un soulagement sur la zone euro", notait M. Hufton.
"Dans ce contexte, où la zone euro un jour est en péril l'autre jour apparaît comme un survivant, il n'est pas surprenant d'assister à une très grande volatilité sur les marchés du pétrole", ajoutait-il.
L'Iran, deuxième pays producteur au sein de l'Opep, restait cependant en ligne de mire des opérateurs, alors que le Royaume-Uni et l'Allemagne ont indiqué vouloir isoler financièrement le régime iranien et durcir les sanctions contre Téhéran, soupçonné de chercher à développer l'arme atomique.
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(AWP / 01.12.2011 13h06)