Le brut grimpe, aidé par les espoirs en zone euro et par le Moyen-Orient
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 108,51 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,11 dollars par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance grimpait de 1,63 dollar à 98,40 dollars. Il est monté jusqu'à 100,74 dollars (+3,97 dollars) vers 10H00 GMT, remontant au-dessus de 100 dollars pour la première fois depuis dix jours, avant de s'installer juste sous ce niveau.
Après les faibles volumes d'échanges jeudi et vendredi en raison de la fête de Thanksgiving aux Etats-Unis, les marchés pétroliers commençaient la semaine sur une note positive.
"L'appétit des investisseurs pour les actifs jugés plus risqués", comme les matières premières et les marchés boursiers, "fait son retour, avec l'espoir qu'une solution à la crise des dettes de la zone euro s'esquisse avant le sommet de l'Union européenne la semaine prochaine", soulignait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Ce regain d'optimisme était notamment soutenu par les rumeurs sur un plan d'aide du Fonds monétaire international (FMI) à l'Italie. Le journal italien La Stampa a rapporté dimanche que l'institution avait préparé un plan de secours allant de 400 à 600 milliards d'euros au cas où la crise de la dette de ce pays s'aggraverait, ce qu'a démenti le FMI.
L'accès de faiblesse de la monnaie américaine face à un euro revigoré par ces rumeurs rendait un peu plus attractifs les achats de pétrole, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Alors que les ministres des Finances de la zone euro doivent se retrouver mardi pour leur réunion mensuelle, "tous les yeux sont tournés vers les responsables européens, et l'effet que peut avoir leurs déclarations sur le marché des changes", poursuivait Mme Sokou.
Par ailleurs, "atténuant la menace d'une récession de l'économie mondiale et de ses effets sur la demande de pétrole, il y a des pressions géopolitiques importantes susceptibles de gonfler la prime de risque sur les prix du baril", soulignait David Hufton, analyste du courtier PVM.
"La développement de la situation en Egypte, en Syrie, au Yémen, et les tensions croissantes autour des ambitions nucléaires de l'Iran multiplient les dangers sur la production et l'approvisonnement" du pétrole au Moyen-Orient, poursuivait-il.
Les Egyptiens votent lundi pour les premières élections depuis la chute de Hosni Moubarak en février, dans un contexte de crise politique aiguë, tandis que la Ligue arabe a adopté dimanche des sanctions économiques sévères contre le régime de Bachar al-Assad en Syrie.
L'Iran, soupçonné de chercher à se doter de l'arme atomique, a décidé dimanche de réduire ses relations avec la Grande-Bretagne en réponse aux nouvelles sanctions britanniques adoptées contre Téhéran.
La France avait de son côté annoncé jeudi l'interruption de ses achats de pétrole à l'Iran en proposant aux autres pays occidentaux de l'imiter.
L'Iran est le deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et contrôle le stratégique détroit d'Ormuz, par lequel transite près de 40% du trafic maritime pétrolier mondial.
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(AWP / 28.11.2011 18h37)