Le brut bondit, soutenu par des espoirs en zone euro et au Moyen-Orient
Vers 11H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 109,01 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,61 dollars par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance grimpait de 3,38 dollars à 100,15 dollars. Il remontait au-dessus du seuil des 100 dollars pour la première fois depuis dix jours.
"Les cours sont aidés par les bons chiffres des ventes de détail aux Etats-Unis lors de la fête de Thanksgiving (la semaine dernière) et par les rumeurs sur un vaste plan d'aide du Fonds monétaire internationale (FMI) à l'Italie", expliquaient les analystes de Commerzbank.
Selon eux, "ces nouvelles confortent la confiance des opérateurs", les incitant à se tourner à nouveau vers les actifs jugés plus risqués, tels les matières premières.
Le journal italien La Stampa, citant des responsables du FMI, a rapporté dimanche que l'organisation avait préparé un plan de secours allant de 400 à 600 milliards d'euros pour l'Italie au cas où la crise de la dette de ce pays s'aggraverait.
Malgré le démenti officiel du FMI sur l'existence d'un tel plan, les spéculations se poursuivaient lundi sur les marchés, permettant à l'euro de regagner sensiblement du terrain, après être tombé vendredi à son plus bas niveau depuis sept semaines face au dollar.
L'accès de faiblesse de la monnaie américaine face à un euro revigoré rendait un peu plus attractifs les achats de pétrole, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Par ailleurs, "atténuant la menace d'une récession de l'économie mondiale et de ses effets sur la demande de pétrole, il y a des pressions géopolitiques importantes susceptibles de gonfler la prime de risque sur les prix du baril", soulignait David Hufton, analyste du courtier PVM.
"La développement de la situation en Egypte, en Syrie, au Yémen, et les tensions croissantes autour des ambitions nucléaires de l'Iran multiplient les dangers sur la production et l'approvisonnement" du pétrole au Moyen-Orient, poursuivait-il.
Les Egyptiens votent lundi pour les premières élections législatives depuis la chute de Hosni Moubarak en février, dans un contexte de crise politique aiguë dans le pays, tandis que la Ligue arabe a adopté dimanche des sanctions économiques sévères contre le régime de Bachar al-Assad en Syrie.
"Etant donné que la production syrienne de brut est relativement modeste, la crise syrienne n'aura pas de gros impact sur la production mondiale de brut", tempérait toutefois Olivier Jakob, du cabinet suisse Petromatrix, estimant que "le vrai problème géopolitique cette semaine devrait rester l'Iran".
La France a annoncé jeudi l'interruption de ses achats de pétrole à l'Iran, en proposant aux autres pays occidentaux de l'imiter.
L'Iran est le deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et contrôle le stratégique détroit d'Ormuz, par lequel transite près de 40% du trafic maritime pétrolier mondial.
cha
(AWP / 28.11.2011 12h54)