Le brut monte à New York, soutenu par le dossier iranien
(reprise de vendredi soir)
New York - Les prix du pétrole ont fini en hausse vendredi à New York, à l'issue d'une séance volatile, les opérateurs hésitant entre l'aggravation continue de la crise européenne et les tensions sur le dossier nucléaire iranien.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" pour livraison en janvier a terminé à 96,77 dollars, en progression de 60 cents par rapport à mercredi. Le marché new-yorkais était resté fermé jeudi en raison de la fête de Thanksgiving aux Etats-Unis.
A Londres en revanche, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a pâti des craintes sur la dette du continent européen, perdant 1,38 dollar à 106,40 dollars.
Le volume des échanges est resté faible lors de la séance de vendredi, écourtée d'une heure à New York.
"La journée a été très calme, quasiment fériée aux Etats-Unis", a confirmé John Kilduff, d'Again Capital.
"Le marché continue de s'orienter en fonction de ce qui se passe dans la zone euro. Ce qui compense pour le marché pétrolier, c'est la situation en Iran. Chaque jour l'actualité montre que la tension monte", a-t-il poursuivi.
La France a annoncé qu'elle allait arrêter d'acheter "à titre national" du pétrole à l'Iran, accusé de travailler à la mise au point de l'arme atomique.
L'Iran est le deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et contrôle le détroit d'Ormuz, passe stratégique par laquelle transite près de 40% du trafic maritime pétrolier mondial.
Le responsable de la Compagnie nationale du pétrole iranien, Ahmad Qalebani, a estimé vendredi que les réserves pétrolières du pays étaient si importantes qu'elles ne pouvaient être exclues des marchés mondiaux.
Proches de 100 dollars le baril, "les cours du pétrole restent étonnamment robustes malgré les vents contraires sur les marchés financiers", ont estimé les analystes de Commerzbank, qui ont expliqué cette résistance par "le recul des stocks pétroliers aux Etats-Unis et les risques qui pèsent sur l'offre".
La journée de vendredi a été marquée par de nouvelles tensions sur le marché de la dette dans la zone euro, notamment après une émission de dette jugée décevante en Italie. Rome a dû offrir des rendements record pour emprunter 10 milliards d'euros, à des niveaux jugés insoutenables pour la troisième économie de la zone euro.
Les marchés se sont en outre montrés déçus par le mini-sommet organisé jeudi à Strasbourg, qui a réuni l'Allemagne, la France et l'Italie. Aucune avancée décisive n'a été annoncée et une implication plus large de la Banque centrale européenne (BCE), que beaucoup d'opérateurs de marché espèrent pour endiguer la crise, a été écartée pour le moment.
Pour les analystes de Barclays Capital, "l'affaiblissement continu de la confiance" des investisseurs leur fait "perdre foi dans les perspectives économiques, et donc dans celle de la demande".
rp
(AWP / 28.11.2011 06h21)