Le recul se poursuit, toujours plombé par les craintes en zone euro
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 106,11 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,67 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance se repliait de 11 cents à 96,06 dollars.
Alors que la place new-yorkaise était restée fermée jeudi à l'occasion des fêtes de Thanksgiving, "les volumes d'échanges restaient très modérés vendredi, alors que la plupart des opérateurs américains sont absents du marché" pour profiter d'un week-end prolongé, expliquait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
"Les cours du pétrole se contentent avant tout de suivre les mouvements des Bourses européennes" et les fluctuations du couple euro-dollar, dans des marchés suspendus à la crise de la zone euro, poursuivait Mme Sokou.
"Rien ne semble bouger en Europe: les dirigeants politiques multiplient les déclarations (encourageantes), mais la réalité les contredit", ce qui entretient la fébrilité des marchés, relevait de son côté Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
A l'issue d'une réunion avec les dirigeants français et italien, la chancelière allemande Angela Merkel a réitéré jeudi son scepticisme face à la création d'euro-obligations, qui se substitueraient partiellement aux obligations nationales, ainsi qu'à un rôle accru de la Banque centrale européenne (BCE).
"Cette réunion n'a pas débouché sur des propositions nouvelles, et le problème crucial d'une possible intervention décisive de la BCE est toujours bloqué par les réticences de l'Allemagne", notait Mme Sokou.
Les doutes persistants sur la capacité des dirigeants européens de s'accorder sur une solution durable à la crise entretenaient les inquiétudes des investisseurs, et attisaient les tensions sur les marchés obligataires, où les taux de rendement des obligations à 10 ans de l'Italie, troisième plus grosse économie de l'Union monétaire, grimpaient au-dessus du seuil de 7%, niveau jugé ingérable dans la durée pour les pays fortement endettés.
Les cours du pétroles étaient par ailleurs pénalisés par le net renforcement du dollar, monté vendredi à son plus haut niveau depuis début octobre face à un euro sous pression. Le renchérissement du dollar rend moins attractifs les achats de pétrole, libellés dans le monnaie américaine, pour les investisseurs détenant d'autres devises.
De plus, alors que la France a annoncé jeudi l'interruption de ses achats de pétrole à l'Iran, en proposant aux autres pays occidentaux de l'imiter, "les conséquences d'un embargo occidental sur le pétrole iranien pourraient être partiellement compensées" par le retour progressif de la production libyenne sur le marché, faisaient valoir les analystes de Commerzbank.
ds
(AWP / 25.11.2011 18h41)