Le brut recule, tiré par le bas par le regain de nervosité en zone euro
Vers 11H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 107,03 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 75 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance se repliait de 29 cents à 95,88 dollars.
Jeudi, la place new-yorkaise était restée fermée à l'occasion des fêtes de Thanksgiving, ce qui avait réduit drastiquement les volumes d'échanges, et cette tendance devrait se poursuivre vendredi alors qu'"une grande partie des opérateurs américains devraient rester absents des marchés" pour profiter d'un week-end prolongé, commentait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
"Dans ce contexte, les mouvements des prix du pétrole restent modérés", tiraillés entre les craintes sur l'offre de brut au Moyen-Orient en raison des tensions géopolitiques croissantes sur l'Iran, et les inquiétudes sur l'économie nourries par la crise en zone euro, indiquait-il.
Les cours du baril pâtissaient ainsi de la défiance persistance des investisseurs pour les actifs jugés plus risqués, comme les matières premières, face à l'aggravation de la crise de la dette européenne, qui semble menacer de plus en plus le "noyau dur" de l'Union monétaire.
"Rien ne semble bouger en Europe: les dirigeants politiques multiplient les déclarations (encourageantes), mais la réalité les contredit", ce qui entretient la fébrilité des marchés, notait M. Jakob.
A l'issue d'une réunion avec les dirigeants français et italien, la chancelière allemande Angela Merkel a réitéré jeudi son scepticisme face à la création d'euro-obligations, qui se substitueraient partiellement aux obligations nationales, ainsi qu'à un rôle accru de la Banque centrale européenne (BCE).
Alors que la note AAA attribuée à la France par les trois grandes agences de notation financière semble "déjà compromise", "il est difficile de prédire ce qui arrivera ensuite", poursuivait M. Jakob, notant que les tensions sur le marché obligataire atteignaient désormais aussi l'Allemagne.
Les cours du pétroles étaient par ailleurs pénalisés par le net renforcement du dollar, monté vendredi à son plus haut niveau depuis début octobre face à un euro sous pression. Le renchérissement du dollar rend moins attractifs les achats de pétrole, libellés dans le monnaie américaine, pour les investisseurs détenant d'autres devises.
De plus, alors que la France a annoncé jeudi l'interruption de ses achats de pétrole à l'Iran, en proposant aux autres pays occidentaux de l'imiter, "les conséquences d'un embargo occidental sur le pétrole iranien pourraient être partiellement compensées" par le retour progressif de la production libyenne sur le marché, faisaient valoir les analystes de Commerzbank.
fah
(AWP / 25.11.2011 13h16)