Hausse prudente sur un marché lesté par la zone euro
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 107,60 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 58 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 69 cents à 96,86 dollars.
Cependant, si les échanges électroniques se poursuivent, la place new-yorkaise restait fermée jeudi en raison du jour férié de Thanksgiving aux Etats-Unis, réduisant sensiblement le volume des échanges.
"La grande majorité des opérateurs américains seront absents des marchés jusqu'à la semaine prochaine pour le week-end prolongé de Thansksgiving. C'est l'occasion pour les prix du pétrole de faire une pause, de se consolider" après leur forte baisse de la veille, soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Les cours du baril avaient perdu près de 2 dollars mercredi, plombés par l'annonce d'une contraction de l'activité manufacturière en Chine, deuxième pays consommateur de brut dans le monde, et par les inquiétudes persistantes sur une contagion de la crise de la dette au "noyau dur" de la zone euro.
"Les prix du pétrole ont pu rebondir jeudi, notamment grâce à la chute plus forte que prévu des stocks pétroliers américains" annoncée mercredi, un signe encourageant sur la demande énergétique des Etats-Unis, soulignait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
Le Département américain de l'Energie (DoE) avait fait état d'un recul de 6,2 millions de barils des réserves de brut du pays sur la semaine dernière, alors que les analystes tablaient sur une légère hausse. Ces stocks sont désormais à leur plus bas niveau depuis début 2010.
"Le marché a été aussi aidé jeudi par les bons chiffres de l'Ifo" -- ce baromètre de la confiance des entrepreneurs allemands qui a enregistré en novembre une hausse inattendue --, "mais l'avancée des prix a été tempérée dans l'après-midi par les propos de (la chancelière allemande) Angela Merkel", poursuivait M. Hewson.
A l'issue d'une réunion avec les dirigeants français et italien, Mme Merkel a réitéré son scepticisme face à la création d'euro-obligations, un mécanisme qui se substituerait partiellement aux obligations nationales, ainsi qu'à un rôle accru de la Banque centrale européenne (BCE).
"La fébrilité des investisseurs face aux incertitudes sur la croissance économique", notamment au sein de la zone euro, "est dans l'ensemble plus déterminante que les tensions à court terme sur l'offre mondiale de brut, alors que la pression monte sur l'Iran et que les violences se poursuivent en Syrie", relevait de son côté M. Kryuchenkov.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a prévenu mercredi que les nouvelles sanctions internationales contre Téhéran, préparées par la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, ne le feront pas reculer sur son programme nucléaire soupçonné d'avoir des visées militaires.
L'Iran est le deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et contrôle le stratégique détroit d'Ormuz, par lequel transite près de 40% du trafic maritime pétrolier mondial.
Des manifestations de chiites dans l'est de l'Arabie saoudite, qui ont entraîné quatre morts depuis le début de la semaine, contribuaient également à stimuler le marché du pétrole, estimaient les analystes de Westhouse Securities.
ds
(AWP / 24.11.2011 18h26)