Le brut finit en hausse, porté par les sanctions contre l'Iran
New York - Les prix du pétrole ont fini en hausse mardi à New York, le durcissement de ton des Occidentaux à l'égard de l'Iran l'emportant sur les inquiétudes toujours vives pour les problèmes budgétaires dans la zone euro.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier a gagné 1,09 dollar par rapport à la clôture de lundi, à 98,01 dollars sur le New York Mercantile Exchange.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a terminé à 109,03 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), gagnant 1,81 dollar.
"On semble repartis à la hausse entre les inquiétudes pour l'économie causées par la crise de la dette européenne et les sanctions qui sont en train d'être mises en places en Iran", a observé Tom Bentz, analyste chez BNP Paribas.
"Mais globalement, la situation n'a pas trop évolué (sur le marché pétrolier) par rapport aux séances précédentes", a-t-il estimé.
A la suite d'un récent rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) indiquant que l'Iran travaillait à la mise au point de l'arme atomique, le Royaume-Uni, le Canada et les Etats-Unis ont annoncé lundi un nouveau tour de vis aux sanctions internationales contre Téhéran, visant en particulier les ressources pétrolières et le secteur pétrochimique du pays.
La France a appelé ses partenaires à geler "dès à présent" les avoirs de la banque centrale iranienne et à interrompre les achats de pétrole iraniens.
"Si tout le monde suit (cet appel), l'économie iranienne va être paralysée et cela va causer une pénurie de pétrole en Europe", a souligné Phil Flynn de PFG Best Research, remarquant néanmoins que la Russie et la Chine s'opposaient à toute sanction contre Téhéran.
Les violences en Egypte, qui ont fait 28 morts depuis samedi, pesaient en outre quelque peu sur les cours dans la mesure où "le marché se demande si les changements de régime (dans cette région) vont se poursuivre, ajoutant à l'instabilité", a remarqué M. Lipow.
Les manifestations réclament que les militaires qui tiennent les rênes du pays depuis la chute de Hosni Moubarak en février remettent le pouvoir aux civils.
Le pays, qui a un impact limité sur l'offre et la demande, est surtout surveillé par les opérateurs pour le Canal de Suez et l'oléoduc Sumed, par lequel transitent des tonnes d'or noir, a noté M. Flynn.
En Europe, le marché suivait avec attention la tension croissante entre la France et l'Allemagne à propos d'un plus grand rôle à confier à la Banque centrale européenne (BCE). Paris et la Commission européenne veulent pousser Berlin à déroger à son orthodoxie pour permettre à la Banque une intervention plus poussée sur le marché de la dette, notamment via l'émission d'euro-obligations.
La défiance des investisseurs reste forte et dans ce contexte les taux de rendement des obligations à 10 ans de l'Italie et de l'Espagne ont évolué mardi respectivement au-dessus de 6,6% et 6,5%, encore très haut mais en léger recul par rapport au seuil de 7% atteint par Rome le 9 novembre.
Le marché digérait en outre la révision de croissance du PIB américain au troisième trimestre: 2% contre 2,5% selon les estimations précédentes. Les analystes soulignaient que si ces chiffres sont inférieurs à ceux initialement publiés, ils confirment toutefois que le premier consommateur d'or noir de la planète poursuit sa reprise économique.
rp
(AWP / 23.11.2011 06h21)