Le brut monte dans un marché aidé par les sanctions contre l'Iran
Vers 11H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 107,98 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 1,10 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 1,43 dollar à 98,35 dollars.
"Les prix du pétrole ont plutôt résisté au net recul des marchés des matières premières lundi, et effaçaient (mardi)" leur modestes pertes de la veille, remarquaient les experts de Commerzbank, jugeant que "les risques géopolitiques donnent un coup de pouce aux cours du baril".
A la suite d'un récent rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) indiquant que l'Iran travaillait à la mise au point de l'arme atomique, le Royaume-Uni, le Canada et les Etats-Unis ont annoncé lundi un nouveau tour de vis aux sanctions internationales contre Téhéran, visant en particulier les ressources pétrolières et le secteur pétrochimique du pays.
"Un tel durcissement des sanctions devrait considérablement accentuer les tensions sur l'approvisionnement en pétrole brut du marché européen, et pousser les prix encore plus haut, tandis que la Chine, de son côté, devrait augmenter ses importations de brut iranien", que Téhéran pourrait lui céder à un prix réduit, commentaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
L'Iran est le deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
"Mais en cas d'escalade des tensions, le danger est que l'Iran bloque le trafic maritime par le détroit d'Ormuz", qu'il contrôle --un passage maritime stratégique par lequel transite près de 40% du trafic maritime pétrolier mondial, soulignaient les experts de Commerzbank.
Par ailleurs, outre un rebond des places boursières européennes, qui se reprenaient mardi grâce à des rachats techniques après leur dégringolade de la veille, le marché du pétrole profitait également d'une tentative de rebond de l'euro face au dollar.
L'affaiblissement du billet vert rend plus attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les acheteurs munis d'autres devises.
D'autre part, les opérateurs surveillaient le marché américain, où sont attendues mardi les estimations hebdomadaires de la fédération professionnelle API sur les stocks pétroliers du pays, avant les chiffres officiels du Département américain de l'Energie (DoE) publiés mercredi.
"Si les chiffres publiés par le DoE montrent, comme les semaines précédentes, de nouvelles baisses significatives (dans les réserves pétrolières), cela pourrait donner un coup de pouce supplémentaire aux prix du pétrole", en rassurant le marché sur la résistance de la demande énergétique aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut dans le monde, notait Commerzbank.
Les investisseurs restaient cependant sur leurs gardes, alors qu'aux Etats-Unis, la "super-commission" du Congrès chargée de réduire la dette du pays a annoncé son échec lundi, tandis que les inquiétudes sur l'aggravation de la crises des dettes souveraines dans la zone euro restaient vives.
cha
(AWP / 22.11.2011 12h46)