Le brut poursuit son repli, les inquiétudes sur la zone euro pèsent
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 106,06 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, perdant 1,50 dollar par rapport à la clôture de vendredi, après avoir atteint 105,35 dollars en cours d'échanges un plus bas depuis le 10 octobre.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier cédait 1,74 dollars à 95,93 dollars.
"Les prix des matières premières commencent la semaine sous pression", notaient les analystes de Commerzbank.
En effet, "la crise de la dette en zone euro pèse toujours sur le moral" des investisseurs, expliquaient-ils.
Après l'écrasante victoire de la droite dimanche aux élections législatives en Espagne sur le parti socialiste au pouvoir depuis sept ans, les investisseurs attendent de connaître les mesures économiques que prendra le nouveau gouvernement qui sera dirigé par Mariano Rajoy, leader du Parti populaire (PP).
Mais tant que le nouveau gouvernement n'aura pas pris ses fonctions et annoncé des mesures d'austérité pour contrôler l'endettement du pays et pour endiguer l'envolée des coûts de financement du pays sur les marchés, les risques de voir la crise de la dette faire de l'Espagne une nouvelle victime restaient présents et pesaient sur le moral des investisseurs.
Ces inquiétudes persistantes sur la santé de la zone euro poussent les investisseurs à se détourner d'investissements plus rémunérateurs mais aussi plus risqués au profit de valeurs jugées plus sûres.
En effet, "les craintes de voir un ralentissement de la croissance, non seulement en Europe mais aussi en Asie, a engendré des craintes d'un ralentissement de la demande (de brut) ce qui provoque une nette baisse des prix", expliquait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Ainsi, le billet vert reprenait de la vigueur face à l'euro lundi, un mouvement de nature à rendre moins attractifs les achats de brut, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Dans ce contexte, "les opérateurs semblent revoir leurs prévisions de croissance économique mondiale (pour les mois à venir), craignant de voir la croissance en zone euro stagner" et peser sur les perspectives de ses partenaires économiques dans le monde, observait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital.
Aux Etats-Unis, la "super-commission" du Congrès américain chargée de dénicher 1.200 milliards d'économies semblait dimanche se diriger vers un échec, à trois jours de la date-butoir au-delà de laquelle se déclenchera, faute d'accord, un mécanisme de coupes automatiques dans les dépenses.
Ce mécanisme risque ainsi de peser sur la demande énergétique du premier pays consommateur de brut au monde.
Sur le plan de l'offre, "l'étroitesse de la disponibilité de pétrole léger (faible en soufre et particulièrement prisé par les raffineurs, ndlr) se réduit graduellement alors que la production libyenne reprend plus rapidement que prévu", notait M. Kryuchenkov.
Avant le début de la révolte en Libye mi-février, le pays, membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), produisait 1,6 million de barils de pétrole par jour. Cette production avait quasiment cessé, jusqu'à la relance des premiers champs le 12 septembre.
fah
(AWP / 21.11.2011 18h31)