Le brut finit en baisse à New York et espère une intervention de la BCE
reprise de vendredi soir
New York - Les prix du pétrole ont fini en baisse vendredi à New York, une fois encore pénalisés par l'incertitude entourant la zone euro où un changement de cap de la Banque centrale européenne (BCE) est vivement souhaité par le marché, en vain pour le moment.
Le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre a fini sur une perte de 1,41 dollar par rapport à la veille, à 97,41 dollars sur le New York Mercantile Exchange.
Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a fini à 107,56 dollars, cédant 66 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Le brut coté à New York avait ouvert en hausse, proche du seuil symbolique de 100 dollars, avant d'inverser sa tendance.
"Il y a toujours beaucoup de risque entourant l'Europe", a souligné Bart Melek, stratège chez TD Securities.
Le marché pétrolier craint que les mesures d'austérité en Europe accélèrent la crise dans le Vieux continent et le fasse sombrer en récession, ce qui pénaliserait la demande en or noir, et aurait des conséquences sur les autres économies.
Observant que l'Europe consomme 16% de la production mondiale de pétrole, soit 40% de plus que la Chine, Commerzbank a ainsi averti: "si l'Europe devait glisser dans une grave dépression en raison de la crise de la dette, cela aurait des conséquences très négatives pour la demande de pétrole".
Dans ce contexte, la tension monte entre partisans d'une plus grande intervention de la Banque centrale européenne (BCE) et les défenseurs de l'orthodoxie.
Le nouveau président de la BCE, l'Italien Mario Draghi, a redit que le rôle de l'institution est de défendre la stabilité de la monnaie, un point c'est tout, a-t-il martelé.
"Il semble qu'il faille que l'instabilité augmente encore plus pour que la BCE se décide à agir", a déploré M. Melek.
"La crainte d'un krach européen fait beaucoup d'ombre au fait qu'aux Etats-Unis notre économie commence à redémarrer", a regretté de son côté Phil Flynn, de PFG Best Research.
Symbole de cette inquiétude croissante pour l'Europe, les marchés obligataires ont accentué jeudi leur pression sur l'Espagne, lui imposant un taux record pour se financer, à trois jours d'élections où le principal parti d'opposition devrait prendre le pouvoir.
Le taux d'intérêt imposé jeudi à Madrid pour emprunter 3,563 milliards d'euros lors d'une émission d'obligations à dix ans, a grimpé en moyenne près du seuil des 7%, considéré comme insoutenable par les analystes, et qui avait ouvert pour la Grèce, l'Irlande et le Portugal la voie à une demande d'aide financière extérieure.
"Le manque de confiance en l'Europe pousse les acheteurs de dette de la zone euro à exiger des taux plus forts", a confirmé M. Flynn.
Pourtant, soulignaient les analystes, la situation continue de s'améliorer aux Etats-Unis.
"Quand on arrête de se focaliser sur la crise de la dette européenne, on s'aperçoit (...) que la situation économique américaine est positive ce qui apporte du soutien aux prix", a noté Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric).
L'indice composite du Conference Board a progressé de 0,9% en octobre, soit bien plus que prévu. L'institut estime que le risque de récession "s'éloigne" aux Etats-Unis.
Parmi les autres bons indicateurs récemment publiés: les chiffres des inscriptions au chômage ont enregistré une nouvelle baisse aux Etats-Unis entre le 6 et le 12 novembre, pour la troisième semaine de suite, tombant à leur plus bas niveau depuis avril.
rp
(AWP / 21.11.2011 06h21)