Le brut baisse et s'éloigne des 100 USD à New York, la zone euro pèse
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 108,12 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, reculant de 10 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre perdait 75 cents à 98,07 dollars.
Les cours du barils creusaient leurs pertes, après leur dégringolade de la veille, qui les avait vu plonger d'environ 4 dollars à Londres comme à New York, plombés par le regain d'inquiétude sur l'aggravation de la crise des dettes souveraines au sein de la zone euro.
"Les opérateurs broient du noir et le sentiment de morosité générale les a entraînés dans ce mouvement de vente massif, alors qu'ils tentaient d'engranger quelques bénéfices", expliquait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
"Les émissions obligataires en Italie et en Espagne ont été accueillies sans enthousiasme par le marché", tandis que "la contagion (de la crise) s'accélère et que le coeur de la zone euro (surtout la France, NDLR) est désormais menacé", ce qui pousse les investisseurs à se montrer prudents vis-à-vis des actifs jugés plus risqués comme le pétrole, abondait Tamas Varga, du courtier PVM.
Les marchés ont accentué jeudi leur pression sur l'Espagne, lui imposant jeudi un taux record pour se financer, à trois jours d'élections où le principal parti d'opposition devrait prendre le pouvoir.
Vendredi, les obligations à 10 ans espagnoles s'échangeaient à des sommets inédits depuis la création de la zone euro, côtoyant le seuil de 7%, considéré comme insoutenable dans la durée par les analystes, et qui avait ouvert pour la Grèce, l'Irlande et le Portugal la voie à une demande d'aide financière extérieure.
Cependant, pour Myrto Sokou, "si on ne peut ignorer l'impact de la crise européenne et les places boursières en berne, le WTI pourrait être soutenu à court terme par l'annonce sur l'oléoduc (Seaway) aux Etats-Unis et la récente série d'indicateurs américains encourageants".
Le prix du WTI échangé à New York avait bondi de plus de 3 dollars mercredi après la décision du canadien Enbridge d'inverser le sens dans lequel circule le brut dans son oléoduc Seaway, qui relie le site de Cushing (Oklahoma, sud des Etats-Unis) aux raffineries du golfe du Mexique, afin de désengorger les réserves du principal terminal pétrolier du pays.
Le WTI avait totalement effacé ses gains jeudi, mais "il devrait, relativement bientôt, évoluer de nouveau dans la fourchette comprise entre 100 et 110 dollars le baril", estimait Mme Sokou.
Par ailleurs, le risque de récession "s'éloigne" aux Etats-Unis, a indiqué vendredi le Conference Board, dont l'indice composite des indicateurs a vu sa hausse s'accélérer nettement en octobre, un nouveau signal encourageant pour les perspectives de demande énergétique du premier pays consommateur de brut.
fah
(AWP / 18.11.2011 18h35)